L'hépatite C est une maladie dont les conséquences peuvent être très graves. Elle évolue dans 20 % des cas vers une cirrhose et chaque année 3 à 5 % des patients ayant une cirrhose présentent un cancer du foie. Cependant, de nouveaux traitements très efficaces permettent d'obtenir des guérisons totales.
"Rarement les progrès réalisés par les traitements d'une maladie auront été aussi rapides que pour l'hépatite C" se félicite le Pr. Daniel Dhumeaux, chef du service d'Hépato-gastro-entérologie de l'Hôpital Henri Mondor (Créteil). Les résultats obtenus auprès des malades sont très satisfaisants et il est même possible de parler de guérison dans la moitié, voire dans 90 % des cas pour certains génotypes. Six mois après l'arrêt du traitement, les analyses de sang et les biopsies du foie ne révèlent plus de présence du virus. Une réussite dont on mesure l'ampleur quand elle est mise en regard avec les recherches sur le VIH.
Une réclamation : de nouveaux crédits
Le second motif de satisfaction pour le Pr. Daniel Dhumeaux réside dans la poursuite par Jean François Mattéi du plan de lutte contre l'hépatite C mis en place par Bernard Kouchner. Il demeure cependant quelques ombres au tableau et en premier lieu des moyens financiers jugés insuffisants. Rançon du succès, l'afflux de nouveaux patients allonge les délais de diagnostic et de début de la prise en charge. Cependant les dernières évaluations, qui datent de 1994, faisaient état d'une proportion de 20 % des personnes atteintes d'hépatite C. "En extrapolant on peut estimer que ce chiffre se monte à la moitié des individus infectés" précise le Dr Denis Ouzan, hépatologue à Saint Laurent du Var. me laisser valider cette partie avec mathieu.
Des traitements affinés
La pratique corroborée par des études a démontré que la combinaison de peginterféron alfa-2b et de ribavirine (traitement de référence de l'hépatite C) doit être adaptée au poids des patients pour s'assurer une efficacité optimale. "Avant cette découverte, il était admis que les hommes répondaient moins bien que les femmes au traitement" explique le Pr. Christian Trepo, chef du service d'hépato-gastro-entérologie à l'Hôtel-Dieu de Lyon.
L'approche psychologique de la maladie doit également faire l'objet d'une attention particulière. "Le traitement étant efficace, on a trop négligé cet aspect" regrette le Dr Pascal Melin, Vice-président de SOS Hépatites. Or, plus ses relations seront bonnes avec son médecin, mieux le patient adhèrera au traitement. Cela implique une information claire, notamment sur les effets secondaires éventuels des médicaments. 10 à 20 % des malades abandonnant pour cette raison. D'autres craignent que la diminution des doses par leur médecin, qui souhaite adapter un traitement mal toléré, retarde leur guérison et continuent par conséquent à suivre l'ancienne prescription… Alors que les programmes d'éducation ont fait la preuve de leur efficacité pour l'asthme et le diabète, le Dr Pascal Melin plaide pour l'adoption de mesures semblables pour l'hépatite C.