Chez les hommes, les troubles érectiles après 50 ans ne sont pas une fatalité ! Avec l'âge, des modifications physiologiques ont lieu aussi bien chez les hommes que chez les femmes mais elles ne sont pas incompatibles avec une vie sexuelle épanouie. Doctissimo fait le point sur la sexualité des seniors.
Les troubles érectiles avec l'âge
Le dysfonctionnement érectile se traduit par la difficulté à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour permettre une activité sexuelle satisfaisante. On parle de troubles de la sexualité lorsque les problèmes durent au moins 3 moins. Les troubles de l'érection passagers sont tout à fait normaux et ne doivent pas susciter une inquiétude particulière.
Les causes du trouble de l'érection sont multiples : psychologiques, physiologiques ou en effet secondaire à un traitement médicamenteux. Les causes d'ordre psychologique concernent généralement les moins de 40 ans : parmi elles, anxiété, stress, conflit dans la relation actuelle ou lors des précédentes.
Les causes d'ordre physiologique surviennent davantage chez les hommes plus âgés. Les plus fréquentes sont le diabète et les maladies cardiovasculaires, notamment l'athérosclérose.
"Le médecin généraliste est plus à même de voir vers quel spécialiste envoyer en patient. Si il voit un jeune homme de 30 ans, en pleine santé, sportif, qui vient d'être quitté et qui a un problème d'érection, la cause est souvent psychologique. Il pourra alors lui conseiller d'aller voir un psychologue sexologue ou un médecin sexologue à tendance psychologique. Au contraire, si le patient a 70 ans, qu'il est diabétique, qu'il a été opéré de la prostate et sans problèmes de couple, il vaut mieux le renvoyer vers un urologue ou uro-andrologue. La tour de contrôle est le médecin généraliste", informe Dr. Faix, uro-andrologue, association française d’urologie, membre de l’académie nationale de chirurgie1.
D'après l'Association Française d'Urologie2, 1 homme sur 3 a des troubles de l'érection après 40 ans. En effet, l'âge est un facteur de risque indépendant des dysfonctions érectiles tout comme le tabac, la consommation d'alcool, le surpoids ou encore la sédentarité. "Tous les facteurs de risques cardiovasculaires favorisent les troubles érectiles", informe le médecin.
Les troubles de l'érection après 50 ans ne sont pas une fatalité
Avec l'âge, les maladies associées, l'état général et les éventuels conflits conjugaux, les troubles de l'érection sont plus fréquents. Si l'âge est un facteur de risque des troubles de l'érection, ce n'est pas une fatalité pour autant !
D'après l'Association Française d'Urologie1, entre 40 et 70 ans, le risque de dysfonctions érectiles est multiplié par 2 à 4. Pourtant, l'organisation indique aussi que 70% des couples ont une sexualité active à 70 ans.
Lorsque des troubles de l'érection surviennent, qu'ils sont récurrents, qu'ils suscitent de l'inquiétude, du stress, une baisse de confiance en soi ou qu'ils ont un impact sur la vie sexuelle des concernés, il est recommandé d'en parler avec son médecin traitant.
D'abord car des traitements existent et sont efficaces, mais aussi parce que les troubles de l'érection sont parfois des symptômes discrets d'une maladie cardiovasculaire, d'un diabète, ou encore une dépression, une hypertrophie de la prostate... C'est donc une opportunité pour effectuer un bilan de santé !
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Les changements qui influent sur la vie sexuelle des seniors
Avec l'âge surviennent quelques modifications physiologiques.
Chez l'homme, l'érection a tendance à être plus lente à se mettre en place et à être moins rigide, et la sensibilité génitale diminue. Le temps de récupération est plus long entre deux éjaculations.
Chez la femme, le déficit d'oestrogènes lié à la ménopause peut conduire à un défaut de lubrification vaginale, qui met plus de temps à se mettre en place. Il y a également une perte d'élasticité de la paroi vaginale. La phase orgasmique est plus courte mais elle peut quand même en avoir plusieurs.
Même avec ces facteurs, la vie sexuelle peut être tout à fait épanouie avec l'âge. Les plus de 50 ans retrouvent une certaine liberté : "La cinquantaine signifie souvent la fin des contraintes : les enfants sont partis de la maison, les personnes disposent de plus de temps libre... C'est le moment idéal pour rechercher un épanouissement personnel", témoigne le Pr. Gérard Ribes du laboratoire de psychologie de la santé de l'Université Lyon 22.
On parle également de "deuxième jeunesse", comme l'explique le spécialiste. "Cette (r)évolution s'est faite en deux temps. Premièrement, on a assisté à une reconnaissance de la sexualité des femmes âgées, bannissant définitivement l'image de la mamie de 60 ans. Deuxièmement, les inducteurs d'érection ont permis aux hommes de ne plus craindre l'échec", explique-t-il. "On peut désormais avoir plusieurs vies et l'une d'elles débute après cinquante ans. Ainsi, l'activité sexuelle des seniors est loin d'être marginale."
D'après le ministère de la Santé3, il y a une sous-estimation de l'exposition aux risques d'infections sexuellement transmissibles chez les seniors. Il est donc important de rappeler l'importance de se protéger avec un préservatif lorsque la relation n'est pas exclusive et que les deux partenaires n'ont pas fait de tests préalables.