Histoires d'addictions sexuelles
Les addictions sexuelles touchent essentiellement des hommes. La dépendance se focalise sur une pratique particulière. Parfois c'est le rapport sexuel lui même, mais le plus souvent «l'accro» se tourne vers des supports comme le minitel ou les films pornographiques. Doctissimo a recueilli quelques cas d'addictions auprès de sexologues. Les noms et les lieux ont été modifiés afin de préserver l'anonymat.
Sexe, mensonges et vidéo
Didier a 25 ans. Il habite le Nord. Sa petite amie ne supporte plus qu'il regarde des films pornographiques. Lorsqu'il était jeune, il avait déjà pris l'habitude de regarder le film X du premier samedi du mois en compagnie de ses parents. A 20 ans il rencontre Julie. Il garde l'habitude de passer chez ses parents regarder le film pornographique. Finalement le couple s'installe dans un studio et Didier prend l'habitude de regarder un film X chaque soir. Julie commence à s'inquiéter lorsque Didier se retrouve au chômage : il se met à passer des après-midi entiers à visionner des cassettes pornos. Au bout de trois ans de vie commune, elle menace de le quitter s'il n'arrête pas. Celui-ci promet de ne plus regarder ce genre de films. Tout semble bien se passer pendant un an et demi. Julie a néanmoins des doutes. Elle revient un soir à l'improviste et trouve Didier devant un film pornographique. Celui-ci reconnaît ne pas pouvoir s'arrêter. Sous la contrainte de Julie, il va voir un sexologue. Il préférera arrêter la thérapie au bout de deux séances pour continuer ses activités en espérant cette fois ne pas se faire surprendre par sa compagne.
Eternel insatisfait
Bruno a 26 ans. Il habite dans l'Est de la France. Il a une addiction réelle à l'acte sexuel, depuis l'âge de 16 ans. Il recherche de manière quasi permanente des partenaires, essentiellement masculins. Cette recherche passe par différents supports : minitel, journaux, petites annonces… Cela lui permet de rencontrer en moyenne trois partenaires différents par jour. Pourtant cela ne le satisfait pas : il se masturbe systématiquement en rentrant chez lui après chaque relation sexuelle. Pendant un temps, Bruno a connu la vie de couple : il a eu une petite amie, Alice, vers l'âge de 20 ans. Son besoin compulsif de sexe ne s'est pas calmé avec cette relative stabilité. Il avait ainsi environ trois relations sexuelles par jour avec Alice et continuait à voir des hommes grâce à des annonces. De plus, il lui fallait toujours se masturber après chaque rapport sexuel. Au bout de deux ans, Alice a fini par le quitter. Depuis, il continue de voir plusieurs partenaires par jour grâce à des petites annonces. Ces rencontres empiètent souvent sur son temps de travail et lui ont déjà fait perdre plusieurs emplois. Il suit actuellement une psychothérapie, mais n'éprouve pas le besoin de changer de comportement.
3615 Accros
Jacques a 40 ans. Il est marié et a un enfant. Il a découvert, il y a un peu plus de 10 ans, le minitel rose. Au départ, Jacques commence par se connecter quelques soirs par semaine, puis cela devient quotidien. Petit à petit, il utilise même le minitel sur son lieu de travail. Son but n'est pas la rencontre. Il se contente de dialogues érotiques en direct avec, parfois, masturbation.
Au bout de quelques années son épouse découvre son addiction, notamment grâce aux factures de téléphone élevées. Jacques lui promet plusieurs fois de s'arrêter mais n'arrive jamais à tenir parole. Il y a trois ans, elle finit par le quitter. Depuis, les choses ont empiré : sans le garde fou que constituait son épouse, Jacques s'adonne à son addiction sans arrêt. Tout son temps libre est consacré aux services du minitel rose.
La majeure partie de la soirée sert également à ces dialogues : Jacques dort moins de quatre heures par nuit. Aujourd'hui, Jacques suit une psychothérapie qui lui a été bénéfique : il a finalement réussi à vaincre son besoin de dialoguer sur minitel.
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