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  • Changer le traitement du paludisme sauverait 200 000 vies

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    Depuis le 26 avril 2011, l'Organisation mondiale de la santé recommande un changement dans le traitement de première ligne contre le paludisme. Elle préconise l'utilisation d'artésunate pour le traitement du paludisme sévère infantile en Afrique. Mais selon Médecins sans frontières, cela ne suffit pas : les pays africains doivent changer leur protocole et abandonner les traitements moins efficaces à base de quinine. Un changement qui ne pourra se faire, selon MSF, qu'avec le soutien de l'OMS et des bailleurs de fonds.

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    Un enjeu de taille : 200 000 personnes pourraient être sauvées chaque année

    Introduire immédiatement dans les pays africains le traitement à base d'artésunate pour les enfants atteints de paludisme sévère permettrait de réduire la mortalité et d'éviter la mort d'environ 200 000 personnes chaque année, selon MSF. “Les enfants atteints de paludisme sévère qui arrivent dans notre clinique souffrent souvent de convulsions, de vomissements et risquent l'état de choc. Il faut donc être capable de donner un traitement efficace le plus rapidement possible“, explique Véronique de Clerck, coordinatrice médicale MSF en Ouganda. “Pendant plusieurs décennies, on traitait le paludisme sévère avec de la quinine, mais son utilisation peut se révéler difficile et dangereuse. Il est donc temps d'abandonner ce traitement. L'artésunate permettra de sauver davantage de patients souffrant de paludisme sévère : le médicament est plus sûr, plus simple d'utilisation et plus efficace que la quinine“.

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    L'artésunate plus efficace et plus pratique que la quinine

    Moins efficace, le traitement avec la quinine est également plus difficile à mettre en oeuvre pour les patients et le personnel médical. Il doit être administrée trois fois par jour, via des perfusions intraveineuses lentes de quatre heures chacune. A l'inverse, le traitement par artésunate (injection intraveineuse ou musculaire) ne dure que quatre minutes. Fin 2010, un essai clinique a démontré que l'utilisation d'artésunate pour les enfants atteints de paludisme sévère permettait de réduire les risques de mortalité d'un quart. Cette étude réalisée dans neuf pays africains conclut que sur 41 enfants traités avec de l'artésunate plutôt qu'avec de la quinine, une vie supplémentaire est sauvée. De même, la complexité d'administration de la quinine augmentait de 4 fois les risques de décès chez les enfants.

    Un soutien nécessaire des bailleurs de fonds

    La transition vers ce nouveau protocole est cependant encore loin d'être évidente. Malgré la publication de nouvelles recommandations par l'OMS, un programme de soutien aux pays souhaitant remplacer la quinine doit en effet être développé. Un changement des protocoles de traitements des gouvernements africains doit être lancé, un changement qui ne pourra se faire qu'avec le soutien des bailleurs de fonds. L'artésunate est trois fois plus chère que la quinine. A l'échelle mondiale, cette différence de 31 millions de dollars par an permettrait pourtant de sauver 200 000 vies...

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    Le précédent changement de recommandations de l'OMS datant de 2001 n'a été mis en œuvre par les pays qu'après plusieurs années (et certains pays continuent d'utiliser des médicaments bien moins efficaces dix ans plus tard). Pour le Dr Martin de Smet, coordinateur des activités contre le paludisme de MSF, “pour le paludisme sévère, si l'on veut que des vies soient sauvées immédiatement, l'OMS devra s'assurer que l'évolution soit beaucoup plus rapide. Il n'y aucune raison pour ne pas effectuer immédiatement cette transition“.

    Le paludisme sévère tue chaque année plus de 600 000 enfants de moins de 5 ans en Afrique. Tous les ans, environ 8 millions de personnes développent un paludisme sévère. Les malades présentent alors des signes cliniques de lésions aux organes, par exemple au cerveau, aux poumons, aux reins ou aux vaisseaux sanguins.

    David Bême

    Source :

    Communiqué de MSF - 20 avril 2011

    Rapport “Making the switch“ de MSF disponible en ligne

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