Les nouveaux traitements de l'hépatite B
Les traitements de l'hépatite B ont nettement progressé, au point de stabiliser aujourd'hui l'infection chez près de 8 patients sur 10. Responsable du service d'hépatologie de l'hôpital Beaujon (Clichy), le Pr. Patrick Marcellin fait le point sur cette prise en charge.
Quels sont les traitements de l'hépatite B ?
Pr. Patrick Marcellin : On a fait des progrès considérables dans le traitement de l'hépatite chronique B. Il y a deux types de traitements : les antiviraux “purs“ qui bloquent le virus comme les derniers arrivés que sont l'entécavir et le ténofovir, très récents. Et il y a un autre médicament qui est l'interféron. En fonction du profil de la maladie, du stade de la maladie, on va utiliser l'un ou l'autre de ces médicaments.
Ces traitements sont-ils bien tolérés ?
Pr. Patrick Marcellin : L'interféron est plus fatiguant, il a plus d'effets secondaires. Pour les antiviraux, il n'y a pratiquement pas d'effets secondaires. Mais l'interféron entraîne plus de guérison (NDLR : disparition du virus dans l'organisme).
Quand faut-il prendre ces traitements ?
Pr. Patrick Marcellin : Ça va être l'évaluation du patient quand on le diagnostique. Si chez un patient, on trouve l'antigène de l'hépatite B, on fait un premier bilan et à partir de ce bilan, on va dire “c'est une maladie sévère, il faut traiter“ ou “C'est une maladie bénigne, on peut attendre et surveiller“. Quand vous avez un diabète ou de l'hypertension, il faut souvent prendre le traitement à vie. Et bien face à l'hépatite B, c'est un peu la même chose.
Ce traitement est-il efficace ?
Pr. Patrick Marcellin : On contrôle, c'est-à-dire on arrête l'évolution de l'hépatite chronique B dans 80 % des cas avec des traitements qui sont très bien tolérés : un comprimé par jour. On arrête généralement on ne guérit pas, mais c'est déjà formidable, si on a une maladie stabilisée pendant des années, on ne fera pas de cirrhose, on ne fera pas de cancer du foie. A l'occasion d'un bilan sanguin, pensez à faire le dépistage, c'est une simple prise de sang. Si on est négatif, on est tranquille. Si on est positif, on peut avoir une prise en charge efficace. Propos recueillis par le Dr Jean-Philippe Rivière, le 20 novembre 2008