SEP : un antihypertenseur utile contre la sclérose en plaques ?
D'après une étude américaine effectuée sur des souris, le lisinopril, antihypertenseur inhibiteur de l'enzyme de conversion, pourrait bloquer voire inverser les effets paralysants de la sclérose en plaques (SEP). Des résultats prometteurs pour des centaines de milliers de malades, même si bien sûr il faut attendre les résultats d'études plus amples chez l'homme.
Le lisinopril, quel est ce traitement contre l'HTA (hypertension artérielle) ?
La SEP touche environ 110 000 personnes en France. Les traitements de la SEP sont complexes et de nombreuses recherches thérapeutiques ont lieu pour aider les patients. C'est le cas d'une étude concernant un médicament contre l'hypertension artérielle.
Le professeur américain Lawrence Steinmann, neurologue et chercheur de l'université de Stanford, suggère dans une étude publiée le 17 août dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences qu'un antihypertenseur bon marché et sans effet secondaire, le lisinopril (commercialisé en France sous le nom de Zestril®), pourrait permettre de lever une paralysie déjà installée ou empêcher son développement en cas de la maladie la sclérose en plaques (SEP).
C'est en tout cas ce qu'indique l'expérience effectuée par le Pr. Steinmann et son équipe sur des souris chez qui des lésions cérébrales semblables à celles de la sclérose en plaques (SEP) ont été provoquées. Après administration de lisinopril, les souris paralysées ne l'ont plus été ! Quant aux souris valides, l'administration de ce médicament a empêché la survenue d'une paralysie due à la sclérose en plaques (SEP).
Par ailleurs, d'après l'ARSEP (Fondation pour l'aide à la recherche sur la SEP), d'autres pathologies sont plus fréquemment associées à la sclérose en plaques. Il s'agit, entre autres, de la dépression, le diabète, l'épilepsie ou encore l'hypertension. La dépression est la pathologie la plus souvent associée à la SEP, suivie de l'hypertension.
Comment agit ce médicament contre l'hypertension dans le cadre de la SEP ?
Cette maladie, qui touche 80 000 personnes en France, s'attaque au système nerveux par des processus immunitaires et inflammatoires. L'angiotensine II jouerait un rôle dans cette inflammation, tout comme elle augmente la pression artérielle. Le blocage par le lisinopril de l'enzyme de conversion, qui transforme l'angiotensine en angiotensine II, utile en cas d'hypertension artérielle, permettrait de stimuler fortement les cellules immunitaires protectrices des neurones et bloquerait les cellules responsables de l'inflammation, ce qui pourrait permettre de diminuer les lésions de la SEP.
Ces résultats sont certes prometteurs, d'autant que le lisinopril coûte bien moins cher que les traitements de pointe actuels, mais doivent être confirmés chez l'homme (effets sur les cellules protectrices et inflammatoires) avant d'envisager une application thérapeutique. Ce devrait être le cas en 2010 lors d'essais cliniques contrôlés.
Pour l'heure, nous ne connaissons pas les résultats de ces analyses scientifiques et nous ignorons si les essais sur l'hypertenseur et la SEP ont pu aboutir.
ScienceDaily.com, Université de Stanford, Quotidien du Médecin, 19 août 2009