Cette boisson populaire aide à prévenir une maladie qui touche 900 000 personnes en France
La maladie d’Alzheimer est de mieux en mieux comprise par les scientifiques. En effet, des chercheurs lillois viennent tout juste d’identifier les mécanismes d'une anomalie située dans les neurones. Une boisson très populaire pourrait aider à la combattre.
Et si le petit café noir que vous buvez le matin, en plus de vous aider à vous réveiller, permettait de lutter contre la maladie d’Alzheimer ? C’est en tout cas l’hypothèse émise par des chercheurs de l’Inserm, du CHU de Lille et de l’Université de Lille.
Le dysfonctionnement d’un récepteur cérébral explique les troubles de la mémoire
Dans le cerveau des malades touchés par Alzheimer, l’activité de certains récepteurs, appelés A2A, augmente. L’impact de ce dysfonctionnement sur la mémoire était inconnu jusqu’alors. En s’intéressant à ce phénomène, les chercheurs de l'Inserm, du CHU et de l'université de Lille, menés par David Blum ont réussi à démontrer ses conséquences chez la souris.
Les scientifiques ont ainsi démontré que l’augmentation précoce de l’expression de ces récepteurs A2A favorise la perte des synapses dans l’hippocampe, une structure cérébrale qui contrôle la mémoire, notamment. Ce qui déclenche de manière précoce des troubles de la mémoire, donc, chez les rongeurs.
Un dysfonctionnement présent dans d’autres cellules du cerveau
En plus de cette découverte, les chercheurs ont aussi constaté qu’un dysfonctionnement des cellules microgliales pourrait être impliqué dans la perte des synapses. "Ces résultats suggèrent que l’augmentation d’expression des récepteurs A2A modifie la relation entre les neurones et les cellules microgliales. Cette altération pourrait être à l’origine d’une escalade d’effets entraînant le développement des troubles de la mémoire observés" explique Émilie Faivre, co-dernière autrice de l’étude, chercheuse au sein centre de recherche Lille Neuroscience et Cognition.
La caféine, une piste pour de prévention contre le déclin cognitif ?
Les scientifiques supposent depuis depuis plusieurs années déjà que la caféine bloque ce récepteur A2A. Différentes études épidémiologiques accréditent cette thèse également.
Pour asseoir cette hypothèse de manière certaine, un essai clinique de phase 3, avec 248 patients atteints d'un Alzheimer débutant ou modéré recrutés, a été mis en place par David Blum. "Nous mettons donc encore une fois en avant l’intérêt de tester la caféine dans le cadre d’un essai clinique sur des patients atteints de formes précoces de la maladie" précise celui qui est directeur de recherche à l’Inserm et coauteur de l’étude.
"En effet, on peut imaginer qu’en bloquant ces récepteurs A2A, dont l’activité est augmentée chez le patient, cette molécule puisse prévenir le développement des troubles de la mémoire voire d’autres symptômes cognitifs et comportementaux".
Des résultats attendus pour 2026
Pour cette étude, les patients doivent avaler des gélules. Pour ne pas fausser les résultats, ils ne savent pas ce qu'ils prennent. La moitié avale un placebo, l'autre moitié prend 400mg de caféine, soit l'équivalent d'environ quatre cafés.
Dans six mois, les scientifiques se pencheront sur les résultats, supposant déjà que les patients ayant pris de la caféine auront le moins décliné du point de vue cognitif. Rendez-vous en 2026 pour le savoir, ce qui laisse le temps de boire quelques cafés...