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  • A Paris, un homme vivait avec le cadavre de sa mère en décomposition. Comment peut-on en arriver là ?

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    Lecture 2 min.
    en collaboration avec Johanna Rozenblum (psychologue clinicienne)

    A Paris, un homme vivait avec le cadavre de sa mère en décomposition

    Selon une information du Parisien, un homme d’une quarantaine d'années a été interpellé lundi dans le 13e arrondissement de Paris, pour avoir gardé le cadavre de sa maman décédée depuis plusieurs mois. Comment en vient-on à commettre un tel acte ? Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne, nous éclaire.

    L’odeur avait été le premier indicateur. Dimanche 19 août, vers 21 heures, les forces de l’ordre sont intervenues dans un immeuble du 13eme arrondissement, alerté par un habitant mécontent. Selon celui-ci, une odeur pestilentielle se dégageait d’un appartement du 7ème étage depuis la mi-juin. Le vide-ordure, un temps suspecté n’étant pas en cause, le voisin a fini par appeler les secours.

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    "Elle va bien, elle dort" dit-il de sa mère, morte

    Sur place, les policiers toquent logiquement à la porte de l’appartement en cause, en vain. L’habitant, un quadragénaire célibataire connu pour vivre seul avec sa mère finit par ouvir la porte au bout d’un quart d’heure, mais ne souhaite pas faire entrer les agents. Quand les policiers lui demandent où se trouve sa mère, celui-ci élude la question. Il finit par assurer que celle-ci va bien "mais qu’elle dort" dans une chambre.

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    Appuyés par l’avis du magistrat de permanence du Parquet, les agents décident d’entrer tout de même dans l’appartement et découvrent l’horreur. Là, sur un lit, le cadavre de la mère se trouve en état de décomposition avancée. "Il vivait avec le corps en décomposition de sa mère" confirment les policiers.

    L’homme est interpellé, puis placé en garde à vue lundi 20 août. Une autopsie devrait déterminer les circonstances exactes du décès.

    Un rapport à la réalité pathologique

    Aussi curieux (et glauque) soit ce cas, il n’est ni le premier ni le dernier proche à camoufler le décès d’un parent chez lui. Poussés parfois par la misère, ou le besoin de toucher une pension, l’action de conserver un "mort" chez soi se retrouve régulièrement dans les faits divers. Mais dans ce cas précis, la psychologue Johanna Rozenblum, membre de notre comité d’experts, évoque un autre degré de déni chez le fils.

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    "Il y a quand même une nécessité de s’interroger sur le profil de cette personne. Etre capable d’un tel déni, au point de conserver le corps décédé de sa maman et de le conserver comme une personne qui se repose évoque quelque chose de l'ordre de la dissociation assez sévère. Ce n’est pas sa relation avec sa mère qu’il faut questionner, mais sa relation avec la réalité, sa réalité de la fin de vie, de la mort, de l’acceptation".

    De fait, seule l’étude d’un traitement, et de ses antécédents médicaux, pourrait apporter ici un éclairage sur sa capacité à penser la réalité et à la voir en face. "C’est de toute évidence une personne qui avait un rapport à la réalité très pathologique". Une personne qui nécessite probablement des soins, aussi.

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    Sources
    • Le Parisien, 20 août 2024.
    • Entretien avec Johanna Rozenblum, psychlogue clinicienne, le 21 août 2024.
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