Attaque au hachoir : l’agresseur est connu comme étant "schizophrène"
Ce lundi 12 décembre, un homme a blessé quatre personnes dans un magasin Lidl, dans la région du Nord, près de la ville de Jeumont. On lui a découvert un profil schizophrène. Le point avec le Dr Joachim Müllner, psychiatre et membre du comité d’experts de Doctissimo.
Quatre blessés. C’est le nombre de victimes d'un homme (ressortissant marocain en situation irrégulière), inconnu des services de police et dont le profil serait celui d’une personne schizophrène. Les faits se sont déroulés au sein du magasin Lidl de Jeumont, dans le Nord de la France.
Le pronostic vital de l’agresseur engagé
Cet agresseur a donc pénétré le magasin aux alentours de 19 heures, lundi soir. Armé d’un hachoir et de deux couteaux, il a rapidement commencé à s’en prendre à une dizaine de clients présents dans le supermarché.
Blessant quatre victimes, dont deux gravement, mais dont le pronostic vital n’est pas engagé, il a par la suite tenté de se suicider. Plusieurs sources expliquent qu’il a retourné ses armes contre lui et a tenté de se blesser à la gorge et aux poignets. Hospitalisé au CHU de Lille, ses jours sont actuellement en danger.
Ses victimes, blessées aux mains et à la tête, ont toutes été prises en charge dans les hôpitaux de la région.
Pas de motivation précise
Selon les sources policières qui encadrent cette affaire, "aucun élément actuellement ne permet d'émettre une quelconque hypothèse sur la motivation de l'agresseur" et "à aucun moment il n'y a eu de manifestation religieuse" de sa part. Elles précisent aussi que l’agresseur n'a "pas été identifié". En effet, l’homme âgé d’une quarantaine d’années n’avait aucun papier d’identité sur lui. En revanche, des médicaments ont été retrouvés à son domicile.
L’avis du Dr Joachim Mullner, psychiatre et membre du comité d’experts de Doctissimo
"La schizophrenie est une maladie psychiatrique en rapport avec une désorganisation du traitement des informations par le cerveau. Elle a pour conséquence une désorganisation de la pensée, des émotions et du comportement. Elle peut également entrainer une symptomatologie délirante qui peut être particulièrement anxiogène pour le patient et entraîner des troubles du comportement comme, dans de rares cas, des passages à l’acte hétéroagressifs" définit tout d'abord le Dr Müllner.
"Dans cette situation particulière il faudra cependant attendre les conclusions des expertises psychiatriques qui seront ordonnées par le juge pour comprendre ce qui a pu se passer dans la tête de l'auteur. Cependant, si l’on ne retient bien trop souvent que le prétexte des rares passages à l’acte hétéroagressifs pour parler de cette maladie, il est très important de savoir que ces patients sont surtout beaucoup plus à risque d’être eux-mêmes victimes d'agressions que la population générale, et beaucoup plus susceptibles de commettre des actes auto agressifs que la population générale, tant cette maladie entraîne une souffrance importante" rappelle à juste titre le spécialiste.
"Le suicide est en effet la première cause de décès des patients souffrant de cette maladie. Entre 10 à 15% d’entre eux décéderaient par suicide quand la proportion est de moins de 0,02 % dans la population générale" ajoute Joachim Müllner, qui craint que le "manque criant de moyens alloués à la psychiatrie publique et donc à la prise en charge des troubles psychiatriques ne peut qu’augmenter le risque de voir de telles violences survenir".