Ce profil de dormeur est huit fois plus susceptible de commettre un meurtre
La privation de sommeil n’est pas à prendre à la légère. Selon une nouvelle étude américaine, les personnes les plus insomniaques ont davantage de risques de sombrer dans la violence qu’elle soit dirigée contre eux-même ou contre autrui.
Saviez-vous qu’il existe des heures plus propices aux meurtre et aux suicides ? C’est ce que nous apprend une étude américaine, publiée hier, qui cible notamment les heures nocturnes comme les plus dangereuses.
8 fois plus d’homicides la nuit, vers 2 heures du matin
Des chercheurs américains ont ainsi suivi plus de 100 000 Américains pendant 15 ans. Leur travail a consisté à évaluer les données de plus de 78 000 suicides et 50 000 homicides aux États-Unis entre 2003 et 2017, comparé au temps moyen passé par la population éveillée à cette période. Avec des résultats étonnants :
- Les gens étaient huit fois plus susceptibles de commettre un homicide à 2 heures du matin ;
- Le risque de suicide a également quintuplé à 3 heures du matin.
Le tout, forcément, par des personnes qui ne dorment pas à ces heures tardives.
Les scientifiques ont également découvert que les jeunes Américains âgés de 15 à 24 ans présentaient en moyenne un risque de suicide nocturne trois fois plus élevé. Chez les personnes âgées, le risque de suicide était le plus élevé à 6 heures du matin. Le risque d’homicide ne varie cependant pas selon l’âge, ont-ils indiqué.
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La privation de sommeil perturbe la pensée rationnelle
Pourquoi cette augmentation de nuit, menée par des personnes insomniaques ?
Les experts pensent avoir la réponse. Selon eux, les personnes souffrant de troubles du sommeil sont émotionnellement "vulnérables" et plus enclines à s’en prendre aux autres. Ils pensent que cela est dû au fait que rester éveillé la nuit "perturbe les fonctions décisionnelles du cerveau et réduit la pensée rationnelle à une moment où l'humeur négative est elle aussi à son apogée".
Pour le Dr Andrew Tubbs, expert en sommeil et rythmes circadiens dans les maladies mentales et co-auteur de l'étude :
"Un sommeil perturbé peut altérer gravement la pensée rationnelle, ce qui peut conduire à des comportements impulsifs chez les individus vulnérables".
Une vulnérabilité qui ne ferait que croître, dans nos vies toujours actives qui mêlent stress, problèmes de sommeil, et impossibilité de se déconnecter des e-mails et des réseaux sociaux. Retrouver un rythme normal et mieux dormir la nuit, à grande échelle, pourrait donc aussi faire baisser ce taux inquiétant.