Être enfant unique rend-t-il vraiment égoïste ?
C’est une idée courante : les enfants uniques, n’ayant pas de frères ou sœurs avec qui apprendre le partage, seraient forcément plus égoïstes que les autres. Est-ce la réalité ? Pour le savoir, Doctissimo a interrogé une psychologue, Siyana Mincheva.
Grandir dans une famille en étant enfant unique rend-il réellement égoïste ? C’est ce que tout le monde pourrait croire, au premier abord. En effet, un enfant qui n’a ni frère ni sœur grandit en étant le centre d’attention de ses parents et sans autre "égal". Il n’apprendrait donc pas à partager et grandirait avec une personnalité égoïste. Mais c’est en réalité plus complexe que cela.
Etre égoïste est lié au modèle d’éducation parentale
"Être un enfant unique ne rend pas égoïste" pose tout d’abord Siyana Mincheva. "Si l’enfant développe un caractère égoïste, il faut plutôt interroger la manière dont il a été élevé par ses parents. En réalité, le caractère égoïste dépend davantage du modèle d’éducation parentale" estime la psychologue.
"Lorsqu’on a eu un bon modèle d'éducation parentale, on ne souffre d'aucun manque et on ne cherche pas à satisfaire uniquement nos besoins. On souhaite être utile aux autres puisque ce qui rend heureux c’est la gratitude. On est donc gratifié en apportant son aide" ajoute-t-elle.
Côtoyer les autres pour apprendre le partage
En effet, pour elle, un enfant unique peut être responsabilisé par ses parents en ayant des interactions avec d’autres membres de la famille comme ses cousins ou avec d’autres enfants, comme ceux des amis des parents, par exemple.
"Puis, en grandissant, l’enfant va façonner sa personnalité, il construira aussi son caractère, qui s’exprimera avec le temps, c’est ainsi qu’on verra son caractère égoïste ou non" indique encore Siyana Mincheva. Mais c’est en sociabilisant l’enfant qu’il apprend à partager. "De cette manière, l’enfant comprend et intègre le partage entre amis, il apprend à être généreux, à penser également aux autres" précise notre experte.
Siyana Mincheva parle en connaissance de cause étant elle-même fille unique. "Grâce à mes parents et à l’amour dont j’ai été entourée, j’ai appris à respecter les autresmais aussi leurs besoins et les miens en même temps. Donc, être enfant unique et ne pas être égoïste, oui cela existe !" conclut-elle.