Faut-il (se forcer à) souhaiter la nouvelle année ?
A l’heure où le politiquement correct semble être dépassé ; faut-il encore se souhaiter la bonne année ? La réponse de notre psychologue, Amélie Boukhobza.
"Bonne année","meilleurs vœux", "bonne santé"… Si la formulation varie, l’intention est toujours la même en ce début d’année : souhaiter à chacun(e) de bons voeux. Un passage obligé ? Pas forcément, estime notre experte psychologue.
Un geste bien souvent diplomatique
S’ils sont parfois sincères, les voeux sont assez souvent le lot d’us et coutumes relevant du politiquement correct. Une injonction à être "poli", à se souhaiter le meilleur.
"Les vœux du nouvel an ont une longue histoire : ils symbolisent l'espoir et la bonne volonté pour l’année à venir. C’est vrai qu’ils peuvent contribuer au maintien des relations sociales et au fait de faire partie d’une communauté. Pourtant, cette tradition peut aussi être pesante pour certains, notamment pour ceux qui ne se sentent pas particulièrement optimistes ou qui traversent des périodes difficiles", confie Amélie Boukhobza. "S’y conformer peut ainsi être le résultat d'une pression sociale qui ne leur correspond pas".
Faut-il dans ce cas souhaiter la bonne année, alors qu’elle peut être compliquée pour soi ? Doit-on faire plaisir aux autres, pour éviter un drame ? Et surtout, est-il est toujours pertinent d’exprimer des vœux, alors que nous n’avons aucune influence sur la santé des autres et encore moins sur l’accomplissement de leurs désirs ?
Bien dans son corps, bien dans sa tête !
La bonne réponse "n’existe pas"
Pour notre experte psychologue, difficile de donner une réponse ferme.
"Je dirais plutôt qu’il faut trouver le moyen de respecter un équilibre entre respect des traditions et fidélité à soi, à ses sentiments et à son état du moment. Par exemple, on ne peut pas forcer quelqu’un qui a perdu un proche à souhaiter les bons vœux ! Et nous nous devons de respecter son "choix" ou plutôt son indisponibilité à cela", avance-t-elle.
Chacun est "bien libre de faire comme bon lui semble après tout !", rappelle-t-elle.
La bonne attitude à adopter, in fine ? Souhaiter (uniquement si l’on en a envie !) la bonne année aux proches que l’on aime et mettre aux oubliettes nos voeux à destination des personnes que l’on n’apprécie pas.
Car souhaiter la bonne année pour se donner bonne conscience n’est pas très utile. Mieux vaut garder ce temps et cette énergie pour soi.
L’occasion de se poser les bonnes questions sur l’année passée et à venir ?