Koh Lanta, la tribu maudite : mais pourquoi aime-t-on tant voir les autres se dépasser et souffrir ?
C’est reparti pour l'aventure ! Depuis le mardi 20 août, la nouvelle saison de Koh Lanta présente une nouvelle série de défis à 26 adversaires prêts à affronter les éléments. Mais pourquoi sommes-nous friands de voir les autres repousser leurs limites et souffrir pour gagner ? Nous avons posé la question à notre psychologue.
Ils sont 26 au départ et il n’en restera qu’un. 23 ans après la première édition Koh Lanta lançait hier soir sa dernière saison, la tribu maudite, sur TF1. Un rendez-vous que ne manqueraient pour rien au monde de nombreux téléspectateurs. Voir monsieur et madame tout le monde se muter en survivant fait toujours recette : hier soir encore ce sont près de 3,5 millions d’habitués qui ont suivi les premier pas des candidats sur une île des Philippines réputée pour être difficile.
Efforts, trahisons et perte de poids au menu
Pourtant, au fil des saisons, la galère semble toujours la même : les différents participants vont apprendre à se rationner pour ne pas épuiser leurs forces trop rapidement, dormir sous la pluie, pactiser ou au contraire trahir, mais surtout s’affronter dans des épreuves malmenant leur corps et leur esprit. Un supplice ? Oui, pour eux. Pour nous, dans notre canapé, c’est un délice qui ne demande pas trop d’effort. On souffre pour eux, on observe leur perte de poids, ou leurs larmes face aux épreuves, avec une certaine satisfaction. Mais pourquoi donc ? Sommes nous prêts à nous repaître de la souffrance des autres ?
Bien dans son corps, bien dans sa tête !
Un processus de projection qui se joue devant l’écran
Rassurez-vous il n’y a rien de malsain dans le fait de regarder Koh Lanta ! Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne y voit un tout autre plaisir.
"Ce n’est pas tant le fait de regarder les gens souffrir ou s’épuiser qui nous plait devant Koh Lanta, c’est surtout un petit processus de projection qui se joue. On aime regarder comment les candidats se débrouillent dans ces situations d’épuisement, de difficulté ou de retranchement, parce que ce sont des personnes comme nous. Même si on sait pertinemment qu’on n’ira jamais nous même sur cette île, il y a quelque chose de savoureux à voir une mère de famille (comme nous) se dépasser, ou un homme mener un combat personnel pour se prouver quelque chose".
Avec finalement, une sorte d'admiration, voire une inspiration qui fait du bien au milieu des programmes stériles.
"Il y a toujours quelque chose de fascinant à découvrir comme les autres gèrent la confrontation aux limites", conclut notre experte. Et vous, seriez vous prêt à y survivre ?
- TF1
- Entretien avec Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne, le 21 août 2024.
