La pression de sommeil, cet élément essentiel à respecter pour bien dormir
Tout le monde l’a déjà ressentie : la pression de sommeil est ce besoin irrésistible de s’endormir, après une longue période d’éveil. Comment apparaît-elle ? Voici l’origine de cette force, qui nous incite à fermer les yeux.
Après une fête qui se prolonge ou une nuit blanche, nos yeux ont tendance à se fermer de manière quasi automatique. Cette force qui nous pousse à aller nous coucher est ce que l’on appelle la pression de sommeil, dite pression homéostatique dans le jargon médical.
La pression de sommeil, essentielle pour avoir envie de dormir
Notre sommeil est régulé par deux processus : le rythme circadien et la pression homéostatique. Nous passons par différentes phases, au cours de la journée, pendant lesquelles nous sommes plus ou moins alertes. Cela s’explique par la régulation de l’altenance jour/nuit, qu’est le rythme circadien. Cette horloge biologique interne implique que notre organisme ne soit pas "en capacité d’obtenir un sommeil de qualité à n’importe quel moment des 24 heures" explique le Réseau Morphée, un réseau francilien de prise en charge des troubles du sommeil.
D’autre part, notre corps, au cours de nos phases d’éveil, accumule des substances hypnogènes, véritables somnifères naturels. Un peu à l’image d’une baignoire qui se remplirait, à un certain niveau, il faudrait donc tirer le bouchon pour la vider et diminuer ainsi le taux de ces substances. C’est ce que l’on appelle la pression homéostatique, force qui nous pousse à aller dormir quand le corps en ressent le besoin. A la fin d’une bonne nuit de sommeil, cette pression est "remise à zéro", le besoin de vigilance augmente et nous nous éveillons, prêts à repartir pour une nouvelle journée.
L’adénosine, la molécule-clé qui permet ce fonctionnement
Ce cycle est permis par la présence d’une molécule en particulier, que l’on appelle l’adénosine. Elle fait partie des substances hypnogènes indiquées précédemment et commence à être produite dès l’éveil.
Son accumulation dans notre cerveau favoriserait par la suite le sommeil, en fin de journée, en générant cette fameuse pression homéostatique. Elle est ensuite éliminée au cours de la nuit, et ainsi de suite. Selon les scientifiques, plus le manque de sommeil est important et plus le taux d’adénosine est élevé, un raisonnement cohérent par rapport au fonctionnement de cette substance dans notre organisme.
Attention à la caféine et aux siestes trop longues ou trop tardives
Pour conserver une bonne pression de sommeil et n’avoir aucune (ou presque !) difficulté à s’endormir le soir venu, les experts déconseillent la réalisation d’une sieste trop longue ou trop tardive. En effet, dormir trop longtemps en journée ou trop tardivement (après 15 heures) diminue la quantité d’adénosine dans notre cerveau, ce qui diminuera également l’envie de dormir, une fois couché.
Attention à la caféine aussi, qui joue un rôle d’antagoniste des récepteurs de l’adénosine et favorise donc la vigilance. L’exercice physique au contraire, augmente les taux d’adénosine et engendrera un besoin de sommeil, mais attention à ne pas pratiquer une activité sportive trop tard, en soirée, sous peine d’inverser l’effet escompté.
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La pression homéostasique et le rythme circadien, un duo qui fonctionne
Notre sommeil est donc régulé par le duo "pression homéostatique/rythme circadien". C’est pourquoi, il est recommandé de dormir aux heures les plus régulières possibles, même les week-end, afin de ne pas perturber leur équilibre.
En moyenne, les spécialistes estiment qu’un décalage de deux heures entre le lever en semaine et celui du week-end serait le maximum que notre organisme puisse tolérer. Une "trop grasse" matinée le dimanche vous empêchera d’avoir la pression de sommeil nécessaire pour vous endormir sereinement le soir. Et vous risquez d’entamer la semaine avec trop peu d’heures de sommeil… Et pas forcément de très bonne humeur.