L’Amour est dans le pré (M6) : certaines professions empêchent-elles vraiment de s’épanouir en amour ?
Depuis une vingtaine d’années, l’Amour est dans le pré entend aider des agriculteurs à trouver chaussure à leur pied, dans un univers peu propice aux rencontres amoureuses. Mais certaines professions sont-elles vraiment liées à une vie amoureuse chaotique ? Nous avons posé la question à une psychologue.
Etre agriculteur est-il un gage de malheur en amour ? C’est ce que laisse penser le programme l’Amour est dans le pré. Depuis 2005, l'émission entend provoquer des rencontres, via la diffusion de portraits, de lettres et de datings chez des agriculteurs célibataires en quête du grand amour.
De l’amour à revendre mais une solitude difficile à combler
Saisons après saisons, les candidats ne semblent pourtant pas manquer d’atouts : des personnalités attachantes et authentiques, de l’amour à revendre, le tout dans un cadre bucolique particulièrement instagrammable au plus près de la nature. Le discours, lui, se veut pourtant plus désabusé : des veufs, des hommes et femmes quittés, qui n’ont ni le temps ni l’occasion de faire des rencontres, et un sentiment de solitude à combler bien présent. Est ce plus présent chez les agriculteurs qu’ailleurs ?
Certains métiers isolent plus que d’autres
Consultée sur le sujet, la psychologue Johanna Rozenblum confie qu’il existe en effet des professions qui demandent un plus gros investissement que d’autres, et dont l’agriculture fait partie."Ce sont des métiers qui pour fonctionner, impliquent un dévouement physique, psychique, beaucoup de temps aussi et qui obligent ces professionnels à mettre de côté leur vie privée parce, malheureusement, tout n’est pas compatible".
Ce sont aussi des métiers qui isolent beaucoup socialement et qui ne favorisent pas la rencontre (seul dans son champ de blé). "Tout cela cumulé, fait que la relation amoureuse, ou le simple fait de s’investir, d’avoir une vie affective devient compliqué".
Avec une couche de fragilité qui se rajoute. "On comprend aussi qu'avec le temps tout cela peut s’amplifier : le sentiment d’isolement, la perte de confiance, le sentiment de ne pas avoir de vie, ou d’avoir trop peu d’occasion de rencontrer la bonne personne s'amplifient, nourrissant une réelle souffrance", souligne la psychologue.
Alors si vous rencontrez un agriculteur en quête d’amour, ne vous trompez pas de problème ou de question : ils ne sont pas plus mauvais en amour ou maudit que d’autres, ils sont simplement très impliqués dans leur métier par devoir… mais aussi passionnés. Ne les laissez pas prendre la clé des champs !
- Entretien mené avec Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne, le 21 août 2024.
- M6.
