Post-partum : un long congé postnatal protégerait la santé mentale des parents
Une étude publiée dans la revue The Lancet Public Health démontre qu’un long congé maternité et/ou paternité permettrait d’améliorer la santé mentale des jeunes parents durant le post-partum. Explications.
Une étude publiée par The Lancet Public Health a évalué l’effet du congé paternité ou maternité sur la santé mentale des jeunes parents. Pour ce faire, les chercheurs ont analysé les données de 45 études scientifiques sur le sujet. Quel est le lien entre congé postnatal et santé mentale des parents ? Les scientifiques ont tenté de répondre à cette question.
Congé postnatal : des effets protecteurs sur les jeunes parents
Premier constat des chercheurs, le congé postnatal possède des effets protecteurs sur la santé mentale des parents, pères et mères confondus. L’étude révèle également que plus ce congé postnatal est long et plus les effets protecteurs sont visibles notamment chez les mères : “L'augmentation de la durée du congé était généralement associée à un risque réduit de mauvaise santé mentale maternelle, notamment de symptômes dépressifs, de détresse psychologique et d'épuisement professionnel, et à une diminution du recours aux soins de santé mentale” explique ainsi l’un des auteurs de cette recherche. Pas étonnant donc que les Suédois soient l’un des peuples les plus heureux du monde. En effet, avec leur 480 jours de congés parentaux indemnisés dont 6 mois à répartir entre la mère et le père (payés à 80%), les jeunes parents suédois sont les mieux lotis au monde. En France, pour rappel, les mères bénéficient de 10 semaines de congé maternité postnatal pour les deux premiers enfants et 18 semaines à partir du 3ème bébé. Les papas quant à eux ont 25 jours calendaires de congé paternité. Trop peu selon de nombreux médecins et professionnels de la petite enfance et pour les associations de parents.
10% des parents touchés par des troubles mentaux
Les chercheurs rappellent qu’entre 10 à 20% des mères et 10% des pères sont touchés par des troubles mentaux pendant la période du post-partum. Un véritable fléau qui peut aboutir à un burn-out parental et/ou à une dépression post-partum. Quant au baby blues, il touche entre 50 à 80% des femmes selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). En France, l’entretien postnatal précoce, qui a lieu entre la 4ème et la 8ème semaine post-accouchement permet (entre autres) de prévenir la dépression post-partum et de diagnostiquer des troubles anxieux et/ou des difficultés psychiques chez la jeune maman. Ensuite, la visite postnatale (entre la 6ème et la 8ème semaine après l’accouchement) permet également de faire le point avec une sage-femme, un gynécologue ou son médecin généraliste.