Accros au smartphone, la dépression vous guette !
Les nomophobes - c’est-à-dire les personnes qui ont une peur panique de ne pas avoir leur portable à disposition (et qui en sont donc très dépendants) – seraient-ils des dépressifs en puissance ? C’est ce que laisse supposer les résultats d’une étude américaine publiée dans le “Journal of Medical Internet Research“ : d’après les chercheurs, plus une personne utilise son mobile, plus le risque de dépression est élevé.
Une équipe de chercheurs américains a voulu savoir si les personnes qui utilisaient beaucoup leur smartphone étaient plus enclines à être dépressives. Et au final, il s’avère que les données du smartphone pouvaient prédire avec 86,5% de précision si une personne montrait des symptômes de dépression. “Nous avons constaté que plus les gens passent de temps sur leur téléphone, plus ils sont susceptibles d’être déprimés“, précise David Mohr, auteur principal de l’étude et directeur du centre des technologies de l’intervention comportementale à la Northwestern University Feinberg School of Médicament.
Les données des mobiles de 40 participants analysées
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont recruté 40 personnes à partir du site de petites annonces Craigslist. Un questionnaire, pour mesurer les symptômes dépressifs, leur a été fourni. En parallèle, tous ont téléchargé sur leur téléphone une application. Son rôle : déterminer leur position par GPS toutes les 5 minutes, le nombre d’endroits fréquentés et le temps passé au téléphone. Puis, elles ont été suivies pendant 15 jours. Au bout de deux semaines, seules 28 d'entre elles pouvaient fournir des données exploitables.
Plus de temps au téléphone, moins de déplacements
“Les gens qui ont tendance à rester plus de temps dans seulement un ou deux endroits, par exemple à la maison puis au travail pour revenir ensuite à la maison, contrairement à celles dont les mouvements sont beaucoup plus importants, sont plus susceptibles d’avoir des scores élevés de dépression, précise David Mohr. Nous avons également établi que les personnes déprimées ont utilisé en moyenne leur téléphone pendant 68 minutes tandis que celles sans symptômes de dépression ne passaient que 17 minutes environ en ligne.“
En revanche, les responsables de l’étude apporte quelques réserves : “Nous ne pouvons tirer de conclusions définitives car les symptômes de dépressions issus des questionnaires - de légers à sévères, étaient auto-déclarés par les participants donc susceptibles d’être soit exagérés, soit sous-estimés. Par ailleurs, la taille de l’échantillon était trop petit. Néanmoins, cette étude ouvre la voie d’une nouvelle génération de technologies d’intervention pour suivre la dépression.“
Relaxnews
Source : Mobile Phone Sensor Correlates of Depressive Symptom Severity in Daily-Life Behavior: An Exploratory Study, S. Saeb and al, Journal of Medical Internet Research, 16 juillet 2015