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  • Affaire DSK : de la fascination Ă  la saturation ?

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    Coup de tonnerre, séisme... La déferlante médiatique entourant l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn a accumulé les prises de paroles de proches, d'adversaires politiques et de psy en tout genre sommés de donner leur avis sur une affaire dont les faits sont encore incertains. A force de commenter l'intangible, les “experts“ n'ont-ils pas participé à un flou pas très artistique ?

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    Séduction, addiction sexuelle et violence sexuelle

    On a entendu chanter sur tous les tons la “présomption d'innocence“, qui aurait normalement dû inciter les commentateurs à quelques retenues... Malgré cela, on a assisté à un discours qui a allègrement confondu les notions de séducteur, d'addict sexuel et d'auteur de violences sexuelles.

    Pourtant l'appétence pour les femmes n'a pas grand-chose à voir avec l'addiction sexuelle ou de crimes sexuels. Une situation dénoncée par l'association Osez le féminisme, qui juge que l'“on assiste à une confusion grave entre liberté sexuelle et violences sexuelles. Les faits dénoncés, s'ils étaient avérés, ne relèveraient ni d'une “affaire de moeurs“ ni d'un problème de libido envahissante. Ils constitueraient un crime“. A ce stade, il apparaît important de rappeler quelques différences. Comme le rappelle Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste sur le site Psychologies.com : “On différencie ce qui est de l'ordre de l'addiction de ce qui est de l'ordre du viol ou de l'agressivité. Car les violeurs ne sont pas des addicts sexuels. Ce n'est pas du tout du même registre. L'addiction sexuelle pousse à la consommation, pousse à la drague, à la séduction, etc... Mais elle ne pousse pas à l'agression (...) A partir du moment où il y a agression, on est totalement dans un autre registre“. Un jugement partagé par Laurent Karila, psychiatre interrogé par Libération le 16 mai : “L'addiction au sexe est une pathologie, et pour nous, c'est la même chose que l'addiction à une drogue, au tabac ou à l'alcool. En clair, c'est une personne qui a une forte habitude de consommation, elle ne peut pas la gérer, elle a des envies de consommer. Même si elle sait que cela peut lui être préjudiciable, elle continue. Pour autant, elle ne va pas être violente. Un sex-addict n'a pas une seule réponse pour avoir satisfaction. Il peut aller sur Internet, voir un film porno. Il n'est pas violent. A la différence de la perversion sexuelle, qui est, elle, monocentrée“.

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    Osez le féminisme rappelle que chaque année en France, 75 000 femmes sont victimes de viol. Seules 10 % d'entre elles portent plainte. Nombreuses sont celles qui sont astreintes au silence par une chape de plomb, celle du tabou et de la culpabilité qu'on fait peser sur elles.

    Pourquoi une telle fascination ?

    Comment expliquer la fascination exercée par cette affaire, qui rassemble des millions de téléspectateurs en continu et ce, malgré l'absence de faits nouveaux à commenter (mais pas l'absence de commentateurs...) ? Pour Michael Stora, psychologue et psychanalyste également interrogé par Psychologies.com, cette affaire nous fascine avant tout parce qu'elle vient perturber nos propres représentations. Notamment l'image du père à laquelle renvoient les personnalités occupant de très hautes fonctions.

    Un constat qui nourrit une autre théorie, celle de “l'acte manqué“ ou du “suicide politique“ : en commettant l'irréparable, celui qui côtoyait les grands chefs d'État et qui était favori pour les prochaines élections présidentielles françaises, aurait “pété les plombs“, soumis à trop de pression. Une manière inconsciente de refuser cette future campagne... Une théorie (qui fait incroyablement l'impasse sur la victime présumée) qui a été avancée par différents psychiatres, de Alain Didier Weil dans Libération le 16 mai à Serge Hefez dans Le Monde du 19 mai, et reprise par certains personnages politiques comme Christine Boutin sur Atlantico.

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    Et vous que pensez-vous de cette affaire ? Pourquoi exerce-t-elle une telle fascination ? Venez en discuter sur nos forums.

    Luc Blanchot

    Sources :

    Psychologies.com

    Libération du 16 mai 2011

    Communiqué d'Osez le féminisme - 17 mai 2011

    Le Monde du 19 mai 2011

    Atlantico.fr

    Photo : Richard Drew/AP/SIPA


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