La travail perturbe le sommeil... et vice versa
Près de 40 % des actifs ont des troubles du sommeil liés à leur travail. Inversement, les problèmes de sommeil ont des répercussions négatives sur l'activité professionnelle pour plus d'un quart des personnes actives en France, selon les résultats de l'étude Réunica-Occurrence, réalisée auprès de 1006 Français et 100 dirigeants et DRH d'entreprises françaises.
Les résultats de l'étude, menée en septembre 2009, soulignent l'importance de la répercussion des préoccupations liées au travail sur le sommeil, mentionnée par 63 % des répondants (39 % répondent “régulièrement“ ou “de temps en temps“, 24 % “rarement“). Cette préoccupation est due à la charge de travail, la pression et le stress liés à l'activité professionnelle pour 68 % des personnes interrogées, à 45 % aux conditions de travail et à 47 % au contexte économique actuel :
De plus, ce manque de sommeil a un retentissement sur le travail, entraînant notamment une mauvaise humeur (42 %), une baisse d'énergie (40 %) et une diminution de la concentration et de la vigilance (35 %). 48 % des répondants au total disent que leur journée de travail est perturbée lorsqu'ils ont mal dormi. A l'heure où l'on parle beaucoup de l'importance de l'augmentation du temps de travail, mais aussi du stress professionnel et de ses conséquences, cette étude souligne un véritable cercle vicieux dont il faut tenir compte, le stress au travail perturbant le sommeil, qui à son tour va dégrader l'efficacité professionnelle. D'ailleurs, 42 % des actifs interrogés pensent que leur entreprise devrait mettre en place des actions de prévention sur les troubles du sommeil et de la vigilance. Pourtant, comme le montre l'autre volet de l'étude Réunica-Occurrence, les problèmes de vigilance liés à des troubles du sommeil n'ont été identifiés que par... 5 % des directeurs de ressources humaines (DRH) et dirigeants d'entreprise interrogés ! Et ce bien que ces derniers jugent à 99 % “important“ ou “très important“ le bien être et la santé des salariés au travail. Conséquence : seulement un DRH sur 10 a mené une ou plusieurs actions de prévention sur ce sujet dans son entreprise. Les solutions ? Du côté du salarié, aborder ses troubles du sommeil avec son médecin traitant peut permettre de mieux les gérer au quotidien, voire de les diminuer. Des rendez-vous réguliers avec sa direction ou son responsable, voire avec le délégué du personnel, peuvent permettre également d'aplanir certaines difficultés (notamment concernant la charge de travail). Du côté de l'entreprise, outre l'identification de ces troubles (par exemple par des questionnaires), des formations ou sensibilisations peuvent être proposées aux salariés. 64 % des DRH et dirigeants interrogés reconnaissent que les Institutions de prévoyance (groupe de protection sociale de l'entreprise) sont “légitimes“ pour proposer un accompagnement aux salariés. Cet accompagnement (par exemple le programme de prévention Santé Vigilance Sommeil de Reunica, qui a commandé cette étude pour le mettre en évidence) peut prendre la forme d'une sensibilisation par des conférenciers ou des ateliers sur les conséquences des troubles du sommeil, les moyens de récupération rapide, de relaxation, les problèmes de santé sous-jacents à traiter, etc. La meilleure prise en compte de ces troubles devrait permettre de les diminuer, sachant qu'ils sont préjudiciables à la fois pour l'activité économique et la santé des salariés. Jean-Philippe Rivière Source : “Les préoccupations liées au travail ont des répercussions sur le sommeil et inversement“ Résultats de l'étude RÉUNICA-Occurrence, dossier de presse, 4 novembre 2009