Les parents ouverts ont des ados moins tentés par les drogues
Selon une étude américaine, le comportement des parents peut réduire l'attrait des ados envers les drogues. Créer une relation de confiance avec son enfant et partager la même vision du rôle parental entre conjoints seraient autant de facteurs capables d'éloigner son enfant de comportements à risque.
Cette nouvelle étude pourrait rassurer et encourager les parents qui craignent de voir leur adolescent consommer de l'alcool et des drogues. Leur comportement serait décisif dans la tentation des jeunes adultes de toucher à ces substances.
Evaluer le rôle parental chez des enfants à risque
Thomas Schofield, auteur principal de l'étude, et ses collègues Rand Conger et Richard Robins de l'université de Californie, Davis, ont observé les interactions entre des parents d'origine sud-américaine et leurs enfants pour évaluer les effets du contrôle parental. Ils se sont concentrés sur des familles latino pour mieux comprendre si des différences culturelles influençaient le rôle parental et les résultats. Autre raison de ce choix, aux Etats-Unis, “le risque est plus grand chez ses populations d'utiliser des drogues et de l'alcool tôt et d'en abuser au fil du temps“, précise le Dr Schofield .
Pour les besoins de l'étude, 674 enfants ont été suivis, à l'âge de 10 ans puis à 12 ans. Selon les chercheurs, il s'agit de l'âge auquel ces pré-adolescents sont le plus à risque de commencer une consommation de substances à risque et l'âge auquel les parents peuvent ne pas se rendre compte des changements de comportements de leurs enfants. Les chercheurs ont observé le rapport à leur mère et à leur père séparément. Ils ont aussi examiné le tempérament de l'enfant et les croyances culturelles.
Les parents ouverts ferment la porte aux drogues
La clé pour empêcher ces déviances à l'adolescence viendrait de la qualité de la relation que nouent les parents avec leurs enfants dès la petite enfance jusqu'à la pré-adolescence. Avec, pour ingrédients principaux, l'ouverture, la communication, le respect et la compréhension. Selon les chercheurs, plus on s’intéresse tôt à ce qui se passe chez ses enfants, plus on diminue le risque de les voir fréquenter des amis déviants ou des personnes susceptibles de leur faciliter l'accès aux drogues.
“Ces facteurs indiquent que la génétique n'est pas seule en jeu, mais que les parents peuvent faire la différence en influant sur le comportement de leur enfant“, explique Thomas Schofield. “La pré-adolescence et l'adolescence ne sont pas des situations particulièrement à risque. C'est plutôt le meilleur moment pour “cadrer“ son enfant grâce à une bonne communication, et de l'échange avec ses parents et en créant au plus tôt une réelle relation“.
Des parents sur la même longueur d'onde
Sur le même sujet, une étude complémentaire, menée par Thomas Schofileld et et sa consœur Jennifer Weaver, de la Boise State University, montre que l'idée que se font les amants sur le rôle parental prédit leurs futurs comportements parentaux. Une notion que peu de personnes prennent en compte avant de devenir un parent. “Les jeunes gens cherchent des partenaires romantiques qui ont des intérêts communs, un attrait physique et s'ils sont “funs“, mais se soucient peu du genre de parents qu'ils deviendront“, déclare le Dr Schofield. “Quel que soit le conjoint que vous épouserez, il/elle va influencer votre comportement parental. Ce paramètre devrait jouer dans le choix de la personne avec qui vous avez des enfants mais c'est un facteur que peu de gens prennent en considération“.
Selon les chercheurs, il est important que les deux parents partagent des croyances communes quant à l'éducation, sachant que l'un ou l'autre peut évoluer et s'influencer. “La capacité pour un parent d'influencer son conjoint existe quand ils ont une bonne relation, les parents devraient l'utiliser à leur avantage, quand il s'agit de prendre une décision d'éducation“, conseille le Dr Schofield.
Avec AFP/Relaxnews
Source :
Early adolescent substance use in Mexican origin families: Peer selection, peer influence, and parental monitoring - Thomas J. Schofield et al. Drug and Alcohol Dependence Journal - December 1, 2015 Volume 157, Pages 129–135 (abstract accessible en ligne)