Pourquoi faut-il en finir avec la tendance "Mid Girls" sur Tiktok ?
Avez-vous entendu parler de la "Mid girl" sur TikTok ? Il s'agit d'une jeune femme qui se déprécie physiquement pour recevoir des compliments. Une tendance à ne pas suivre, selon notre experte psychologue, Amélie Boukhobza.
Drôle de tendance. Sur les réseaux sociaux, des femmes se considérant ni "moches", ni "belles" publient des vidéos dans lesquelles elles critiquent leur physique ouvertement. Ce phénomène porte un nom : "middle", qui veut dire milieu en français.
"Mid girl" : en quoi consiste ce phénomène ?
Avec le hashtag #MidGirls (134.7 millions de posts), les internautes qui ne correspondent pas aux standards de beauté énumèrent les raisons qui font d'elles des filles moins séduisantes que les autres.
"Je sais que je suis une meuf mid car actuellement j’ai besoin d’un filtre pour vous parler. Je ne peux pas voir les défauts sur mon visage ça m’angoisse", confie une tiktokeuse dans sa vidéo. "Je suis une meuf mid car je ne rentre pas du tout dans les critères de beauté de 2024 : brune, grande, mince, petit nez, grosse bouche ou blonde aux yeux bleus. Je suis vraiment tout l’opposé", détaille une autre.
Or, d'après Marie-Estelle Dupont, psychologue interrogée par nos confrères de 20 minutes, ce type de discours est très nocif. "Ces jeunes femmes s’auto-déprécient, comme si c’était à la fois pour s’en dédouaner, se protéger ou anticiper le bashing sur les réseaux sociaux", décrypte-t-elle.
Selon la professionnelle, ce mauvais rapport à soi-même s'est accentué avec les contenus de certaines influenceuses et les diktats "beauté" que les jeunes femmes tentent désespérément de suivre.
"Aujourd’hui, les jeunes sont la tranche de la population qui a le plus de demandes en chirurgies esthétiques", affirme-t-elle. Ce constat entretient une "logique de la performance mais aussi d’indifférenciation", en voulant normaliser un certain prototype de corps.
Bien dans son corps, bien dans sa tête !
Sortir des carcans de la beauté
Pour contrer cette tendance "dévalorisante" et "déshumanisante", une seule règle s'impose : mettre fin à cette auto-dénigrement injustifié, qui risque de déboucher sur des troubles de l’image de soi (anorexie, boulimie, dysmorphie...).
Comme aime à le rappeler Amélie Boukhobza, "Vous êtes belle. Parce que la beauté ne se situe pas dans les étiquettes. La beauté n’est pas au niveau des canons imposés par le social, la beauté est ailleurs. Elle réside dans toute autre chose : l’imprévu , l’inachevé... Elle réside dans l’indéfinissable. L’indéfini. Le beau est lié au souple, au fluide, à l'incomplet, l'inadéquat... Alors que nous sommes piégés par les modèles tout faits imposés par la société, la beauté nous invite à son essence même : la liberté... Hors de toute exigence. Hors de toute obligation. Le beau n'est beau que parce qu'il est libre... Sortez du rang d’impératif totalitaire auquel vous classez la beauté !".
Et pour commencer à se libérer des diktats, quoi de mieux que d'arrêter de se comparer ?
