Blues du dimanche soir : une étude révèle (enfin) les causes !
Chaque dimanche, vous vous sentez déprimé ? Ne cherchez plus : il s’agit du "blues du dimanche soir". Or, une étude anglaise vient d'en révéler ses causes.
Tous les dimanches soirs, c’est la même chose : vous êtes submergé par un sentiment de déprime. C’est ce que l’on appelle le fameux "blues du dimanche soir", une sensation partagée par de nombreux Français, dont l’origine est inconnue. Mais une nouvelle étude menée par l’université d’Exeter en Angleterre vient de lever le voile sur son mécanisme.
Les frontières floues entre le travail et la maison aggraveraient ce ressenti
Afin de mieux comprendre cette fameuse "sensation de déprime" du dimanche soir, les scientifiques ont recruté 650 candidats. Durant un mois, tous leurs comportements et réactions ont été passés à la loupe.
Sans surprise, ceux-ci "connaissaient des baisses d'énergie le dimanche soir" et une "augmentation de leur niveau d'énergie le lundi matin", précise l'enquête.
Or, ces changements d'humeur seraient entraînés... par "le travail". Plus précisément, la réception d'e-mails durant le week-end, le travail inachevé de la semaine précédente (qui provoque une charge mentale) et la pression personnelle - que chacun se met pour performer - seraient en cause.
"Nos recherches ont montré que les frontières floues entre le travail et la maison, entre l’espace professionnel et l’espace privé peuvent considérablement aggraver le sentiment d’anxiété le dimanche soir. Cette érosion des frontières est un problème que nous connaissons tous depuis le confinement et qui a un impact sur notre bien-être", explique le professeur Inceoglu, de l’université d’Exeter.
L’autre facteur qui pourrait expliquer ce sentiment de déprime hebdomadaire ? "La pression auto-imposée", note l’étude.
En effet, dans un monde professionnel de plus en plus exigeant et concurrentiel, il s’avère difficile de rester bienveillant envers soi-même.
Enfin, les chercheurs ont constaté que le fait d’aimer son travail ne protège pas du blues du dimanche soir.
Une déconnection difficile
Pour Sabrina Phillipe, psychologue, ces résultats ne sont guère étonnants.
"Le blues du dimanche soir a toujours existé. L’espoir renaît le vendredi et prend fin le dimanche. Et pour cause : le week-end est associé à des moments de détente et de loisirs, qui paraissent toujours trop courts. D’ailleurs, dans la rue, on ressent cette ivresse du vendredi soir alors que le dimanche est bien plus calme", révèle l’experte. "Il est vrai, par ailleurs, que l’on n’arrive plus aujourd’hui à "déconnecter". Ce sentiment de continuité du travail nous suit quel que soit le jour et l’heure, comme une forme d’obligation à répondre au présent".
Comment faire face alors à cet éternel sentiment de déprime ? Dans l’enquête, les chercheurs invitent les managers à "stopper l’envoi de courriels" aux employés durant le week-end.
Un débriefing informel peut également être envisagé le vendredi "pour réfléchir à la semaine écoulée" et donc aider les employés à partir plus sereinement en week-end.
Prendre du temps de qualité pour soi
De son côté, Sabrina Phillipe recommande de s’accorder du temps pour soi durant la semaine.
"Il faut sélectionner ces moments de détente, afin de casser "l’effet tunnel" de la semaine. Par exemple, en s’accordant une séance de yoga, en retrouvant des amis autour d’un verre, en organisant une soirée à la maison... D’ailleurs, plus la charge de travail est grande, plus la déprime du dimanche soir l’est en général, car l'on a cette impression de manquer de temps. Il faut donc réussir à s’en dégager".