Des connexions neuronales se créent lors d’événements traumatiques
Les événements traumatiques liés à la peur sont gravés dans notre mémoire, qu’ils datent de quelques mois ou de plusieurs années. D’après une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Californie chez la souris, ils impliqueraient des mécanismes neuronaux, ce qui permettrait de les stocker de manière permanente.
Des souvenirs de peur, qu’ils soient lointains ou non, seraient stockés via des circuits neuronaux. Ce sont les conclusions d’une étude réalisée par des scientifiques de l’Université de Californie.
Des expériences réalisées chez la souris
Les chercheurs ont choisi de travailler sur la souris. Ils les ont soumis à un stimulus de peur, dans un contexte particulier. Un mois plus tard, les scientifiques ont réitéré l’expérience : les souris se sont figées, ce qui montre qu’elles ont été capables de se rappeler de souvenirs lointains. Pour aller plus loin, les auteurs de ce travail ont soumis les souris au seul contexte de peur, sans stimuli. Les souris ont également montré des signes de peur, mais moins importants.
"Nous avons découvert qu'un petit groupe de cellules nerveuses ou de neurones au sein du PFC, appelés neurones de la mémoire, étaient actifs lors de l'événement traumatique initial et ont été réactivés lors du rappel de la mémoire de la peur à distance" notent les auteurs.
Un circuit neuronal en cause
En étudiant leur cerveau, les scientifiques ont remarqué que les connexions entre les neurones de la mémoire, présents dans les circuits de mémoire préfrontaux, étaient progressivement renforcées avec le temps après l'apprentissage de la peur. Tel un cercle vicieux, ce processus aide le circuit préfrontal à stocker en permanence des souvenirs de peur à distance.
"Ce sont les circuits de la mémoire préfrontale qui sont progressivement renforcés après des événements traumatisants et ce renforcement joue un rôle essentiel dans la façon dont les souvenirs de peur mûrissent vers des formes stabilisées dans le cortex cérébral pour un stockage permanent" explique Jun-Hyeong Cho , professeur agrégé de sciences moléculaires. biologie cellulaire et des systèmes , qui a dirigé l'étude.
Affaiblir ce circuit pour guérir les peurs
Maintenant que cette étude a livré ces premiers résultats, l'équipe du Pr Cho envisage de trouver une manière d'affaiblir sélectivement les circuits de la mémoire préfrontale. L’objectif étant de déterminer si ce geste permettrait de supprimer le rappel des souvenirs de peur.
"Étant donné que les patients atteints de SSPT (syndrome de stress post-traumatique, ndlr) souffrent de souvenirs de peur formés dans un passé lointain, notre étude fournit un aperçu important du développement de stratégies thérapeutiques pour supprimer la peur chronique chez les patients atteints de SSPT. Nous espérons que les résultats contribueront à développer une intervention plus efficace dans le SSPT et d'autres troubles liés à la peur" conclut le chercheur.