Phobies chez l’enfant : un traitement en une séance aussi efficace qu'une longue thérapie
D’après une nouvelle étude, le traitement en une seule séance (TSO) semblerait aussi efficace que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour soigner les enfants atteints de phobies spécifiques.
Les phobies spécifiques apparaissent précocement chez les jeunes enfants. Pour les traiter, différentes thérapies existent, mais l’une d’elles semble tout particulièrement prometteuse : le traitement en une seule séance (TSO).
Les patients sont exposés à leurs phobies
Dans le cadre de cette étude - disponible dans la revue ACAMH - les chercheurs ont comparé les effets du traitement TSO (une variante de la TCC qui consiste à exposer le patient à sa phobie, mais qui ne nécessite pas une longue période de traitement) à ceux de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC).
Alors que la thérapie TCC s’étale sur plusieurs mois, celle TSO s'articule autour d'une seule séance de 3 heures. Un coût largement inférieur donc mais avec quelle efficacité.
Pour ce faire, les scientifiques ont recruté 268 jeunes patients âgés de 7 à 16 ans, tous atteints de phobies spécifiques.
"La phobie est caractérisée par une peur excessive de quelque chose, et celle spécifique est dirigée vers un animal, un objet, une situation", rappelle le Dr Joly, psychiatre.
Les enfants ont ensuite été traités, de manière aléatoire, à l’aide de la thérapie TSO ou TCC. La non-infériorité clinique et le rapport coût-efficacité des traitements ont été évalués 6 mois après le début des tests.
Résultat ? Les enfants qui ont bénéficié du traitement en une séance (TSO) ont obtenu les mêmes résultats que les autres, soignés par thérapie cognitivo-comportementale (TCC).
Un traitement moins coûteux mais...
Empreints d'un pragmatisme tout britannique, les chercheurs en concluent donc que la thérapie express aussi efficace ey moins couteuse est à privilégier.
"Le traitement en une séance a une efficacité clinique similaire à la TCC pour les phobies spécifiques et peut constituer une alternative économique", révèlent les chercheurs.
Des conclusions que le Dr Lucie Joly, psychiatre, tient à relativiser.
Pour le Dr Joly, "il ne s’agit pas d’une étude de supériorité mais de non-infériorité, des éléments doivent encore être ajustés et validés". Cela peut représenter une "voie d’avenir, même si l’exposition d’un enfant à ses phobies durant une session de 3 heures reste discutable"...