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  • Les ados reconnaissent les comportements à risque dans les films et séries, sans forcément les critiquer

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     AFP/Relaxnews
    AFP/Relaxnews Agence de Presse

    Si les jeunes spectateurs reconnaissent les comportements toxiques, ces derniers peuvent se montrer insouciants face à ces attitudes.

    Que ce soit dans les séries ou dans les films, il n'est pas rare de voir des personnages toxiques. Pourtant, s'ils les considèrent bien comme tels, les spectateurs ne les perçoivent plus avec autant de critiques. C'est ce que démontre une étude néerlandaise.

    Les adolescents seraient-ils plus complaisants avec les comportements toxiques ? D'après une étude d'Anne Sadza de l'université Radboud de Nimègue, aux Pays-Bas, menée auprès d'une cinquantaine d'adolescents de 14 à 17 ans entre 2019 et 2020, ces derniers pensent que les comportements à risque ne sont pas forcément irréalistes : "Si les adolescents sont généralement conscients de la nature construite des comportements à risque médiatisés, cela ne signifie pas nécessairement qu'ils les considèrent comme irréalistes. Souvent, ils reconnaissent la nature construite ou stéréotypée des représentations, tout en les considérant comme des reflets exacts de la réalité", peut-on lire dans l'étude.

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    Les adolescents interrogés reconnaissent facilement les comportements à risque dans les films et séries. Ils identifient les stéréotypes et comprennent le rôle de ces comportements dans l'intrigue. Par exemple, ils savent qu'un personnage qui fume peut être perçu comme "cool" ou "rebelle". Cependant, cette reconnaissance ne se traduit pas toujours par une critique approfondie : "Ce que nous avons constaté, c'est que ces adolescents reconnaissent généralement les comportements à risque et qu'ils peuvent aussi souvent voir le rôle de ces comportements dans l'histoire. Par exemple, ils reconnaissent que quelqu'un fume pour avoir l'air d'un dur. Les stéréotypes sont bien compris. Mais cela ne veut pas dire qu'ils y réfléchissent de manière critique", explique la chercheuse Anne Sadza.

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    Plus que de l'acceptation, les jeunes spectateurs semblent indifférents, ce qui n'est pas moins grave : "Si les adolescents se sont montrés capables d'une réflexion critique sur le contenu des médias, ils ont également laissé entendre qu'il ne s'agissait pas d'un sujet auquel ils réfléchissaient beaucoup."

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    L'éducation aux écrans

    L'étude révèle que la capacité des adolescents à critiquer les comportements à risque dépend en grande partie de leur expérience personnelle. Ceux qui ont déjà été confrontés à ces comportements dans leur environnement sont plus aptes à les analyser de manière critique. En revanche, ceux qui n'ont pas cette expérience se basent souvent sur des stéréotypes et des représentations médiatiques. "Les adolescents qui n'ont pas d'expérience personnelle avec la drogue, par exemple, se basent sur des stéréotypes pour juger de la réalité de ces comportements. Ils voient souvent des représentations extrêmes et les considèrent comme réalistes parce qu'elles sont courantes dans les médias", explique l'étude.

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    L'étude souligne l'importance de discuter avec les adolescents des comportements à risque qu'ils voient à l'écran. Ces discussions peuvent les aider à développer une réflexion critique et à mieux comprendre les messages véhiculés par les médias. "Nos résultats indiquent que le fait de parler aux adolescents des représentations médiatiques des comportements à risque peut entraîner une réflexion critique sur ces représentations. Des recherches antérieures ont suggéré que cela pouvait servir de tampon pour les effets négatifs potentiels ou même contribuer à des résultats favorables à la société. En outre, conformément à d'autres recherches qualitatives, nous avons constaté que la réflexion critique peut être déclenchée en posant des questions ouvertes et non normatives. L'animation de discussions de groupe parmi les adolescents peut donc constituer une approche précieuse pour les efforts d'intervention", conclut l'étude.

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    Attention particulièrement aux adolescents, dont la consommation est plus difficile à contrôler que les plus petits. "Avec les jeunes enfants, l'utilisation des médias peut être régulée, mais avec les adolescents, c'est plus difficile. Il est plus important qu'ils disposent eux-mêmes d'outils leur permettant d'aborder de manière critique et consciente les représentations dans lesquelles se produisent des comportements à risque. Dans le cadre de nos recherches, ils nous ont souvent dit : 'Je n'y pense jamais vraiment, mais maintenant que nous en parlons...' En discutant avec les jeunes de ce qu'ils voient, vous déclenchez un processus d'interprétation critique. Parfois, les parents pensent que les adolescents savent déjà tout sur les médias, mais il est judicieux d'entamer la conversation", souligne Anna Sadza dans un communiqué

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    Sources

    ETX studio

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