Alerte en Mayenne, une chauve-souris enragée découverte : que faire en cas de contact ?

C'est une première inquiétante pour la Mayenne : une chauve-souris contaminée par la rage a été découverte à Sainte-Suzanne-et-Chammes. L'annonce a été faite ce vendredi 2 août 2024 par la préfecture de la Mayenne, suite à la confirmation par un laboratoire spécialisé. Ce cas marque une première historique pour le département, suscitant une vigilance accrue.

Un cas de rage détectée sur une chauve-souris

Un cas de rage a été confirmé par un laboratoire spécialisé sur une chauve-souris trouvée malade dans la commune de Sainte-Suzanne-et-Chammes en Mayenne. La Préfecture précise qu’il s'agit du premier cas détecté dans le département et que la personne qui a découvert et manipulé la chauve-souris a été orientée vers un centre antirabique pour être traitée de manière préventive.

La rage des chiroptères est due à un virus de la même famille mais différent de celui de la rage dite "vulpine", éradiquée en France depuis 2001 et affectant principalement le renard. Les transmissions à d'autres espèces n'ont été que très rarement observées en Europe. Les cas de rage en France ne sont actuellement plus observés que chez les chauves-souris. Le réseau national de surveillance permet de détecter environ 3 cas par an depuis 1989.

Ne manipulez pas de chauve-souris

Suite à cette nouvelle, la préfecture de la Mayenne rappelle qu’il est important de ne pas toucher les chauves-souris, ni de les manipuler, ni de chercher à les attraper. En cas de découverte d'un spécimen blessé ou mort, il convient de contacter l’office français de la biodiversité au 02.43.02.97.70 ou par message à l’adresse suivante : [email protected]

En cas de contact et surtout de griffure ou de morsure par l'animal, il convient de nettoyer immédiatement la plaie avec du savon et de rincer abondamment avant d’appliquer un désinfectant. Un avis doit alors être pris rapidement auprès d'un médecin ou directement auprès d'un centre antirabique qui estimera l'opportunité d’une prise en charge médicale préventive.

Les principales voies de contamination

"La rage se transmet principalement par la salive d'un animal infecté, généralement lors d'une morsure ou d'une griffure qui fait pénétrer la salive dans l'organisme" confirme le Dr Gérald Kierzek.

Les principales voies de transmission sont :

• La morsure d'un animal enragé, pénétrant la peau ;
• La griffure d'un animal enragé, avec présence de salive infectée ;
• Le contact de la salive d'un animal enragé avec les muqueuses (yeux, nez, bouche) ou une plaie ouverte.

En revanche, rappelle le directeur médical de Doctissimo, la rage "ne se transmet pas par le sang, l'urine ou les selles d'un animal infecté. Elle ne se transmet pas non plus par simple contact avec les poils ou la fourrure d'un animal enragé".

Il faut également se méfier d’un animal qui semble en bonne santé, car "le virus peut être présent dans la salive de l'animal plusieurs jours avant l'apparition des symptômes, ce qui rend la transmission possible".

En quoi consiste le traitement prophylaxique ?

En prévention, un traitement doit être administré juste après l’exposition. "La rage peut être prévenue à 100% par la mise en œuvre d’une prophylaxie post-exposition précocement après l’exposition à un animal suspect d’être enragé" détaille encore Gérald Kierzek.

"La prophylaxie post-exposition en elle-même, comprend une vaccination, accompagnée de l’administration d’un sérum antirabique pour les expositions les plus sévères. Le traitement doit être effectué rapidement après l’exposition".

De manière globale, le traitement préventif comprend plusieurs étapes :

• Le nettoyage de toutes les plaies, juste après la morsure ou griffure, avec de l’eau et du savon pendant 15 minutes ;
• Une antisepsie soigneuse avec la désinfection des plaies ;
• Un contrôle de l’immunité antitétanique (recommandé) ainsi que la mise en place de l’antibioprophylaxie, dans certains cas.

Une fois déclarée, la maladie est presque constamment mortelle, faute de traitement efficace. La rage est responsable d’environ 59 000 décès annuels dans le monde, principalement en Asie et en Afrique, le plus souvent suite à une morsure par un chien enragé.