Alexeï Navalny serait décédé d’une "mort subite". Qu’est-ce que cela signifie ?
L’opposant au président Vladimir Poutine, Alexeï Navalny est décédé en prison, le 16 février. Pour expliquer sa mort, la version officielle russe avance une mort subite. Qu’est-ce que cela signifie ? Les explications du Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste membre du comité d’experts de Doctissimo.
Décédé dans l'enceinte de la colonie pénitentiaire IK-3, située au nord du cercle polaire arctique, à Kharp, ville située à environ 1900 km au nord-est de Moscou, l'opposant Alexeï Navalny aurait succombé à une mort subite. L’homme, âgé de 47 ans, purgeait une peine de prison de 19 ans, pour "extrémisme".
Il se serait "senti mal après une promenade"
D’après la version officielle rapportée par les autorités russes, Alexeï Navalny se serait "senti mal après une promenade".
"Le 16 février 2024, dans l'enceinte de la colonie pénitentiaire IK-3, le condamné Alexeï Navalny s'est senti mal après une promenade et a presque immédiatement perdu connaissance. Toutes les mesures nécessaires pour le ranimer ont été entreprises, sans produire de résultats positifs" a indiqué l'administration pénitentiaire dans un communiqué. "Les causes de la mort sont en train d’être établies" expliquent-elles.
Le corps de l’opposant a été remis à la morgue et ses proches, notamment sa femme, n’ont pu y avoir accès pour le moment. Peu de temps après, l’établissement pénitentiaire aurait avancé un syndrome de mort subite, pour expliquer la mort de Navalny.
Qu’est-ce que le syndrome de mort subite ?
La mort subite ou le syndrome de mort subite cause chaque année 60 000 décès en France et 4 à 5 millions à travers le monde. "Il s’agit d’un décès soudain et inattendu, souvent décrit comme un événement mortel sans avertissement" décrit le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.
En effet, l’individu perd connaissance, cesse de respirer et son coeur arrête de battre. "Ce n’est pas suite à l’aboutissement d’une pathologie, mais plutôt suite à un événement cardiaque, comme un trouble du rythme, une embolie pulmonaire, une fibrillation auriculaire, un infarctus du myocarde..." liste le spécialiste.
Les causes de la mort subite ne seront pas toujours connues. "S’il s’agit d’un trouble du rythme, par exemple, cela ne sera pas visible à l’autopsie" souligne-t-il encore.
Des chances de survie très faibles
Parfois, en l’absence de réponse sur la cause précise de la mort, des recherches génétiques ou auprès de membres de la famille peuvent éclairer sur les circonstances de la mort du patient victime d'une mort subite. Il faut savoir que le syndrome de mort subite concerne davantage les hommes que les femmes, qui sont trois fois plus touchés.
Et d’après le site de la Fondation Coeur Recherche, "le taux de survie à une mort subite sans séquelles neurologiques majeures, reste inférieur à 3 %".