Allergie à l'alcool : voici les symptômes qui devraient vous éviter une mauvaise surprise
Vous vous sentez mal au premier verre d’alcool ? Et si vous étiez allergique à la boisson ? Il est possible d’être intolérant à l’alcool, selon le Dr Julien Cottet médecin allergologue et vice président de la Société française d'Allergologie.
Au moindre verre d’alcool, vous vous sentez mal et pensez que vous êtes sûrement allergique à la boisson. Est-ce possible ? Doctissimo a choisi d’interroger le Dr Julien Cottet, allergologue, pour y voir plus clair.
L’allergie à l’alcool n’existe pas, l’intolérance si !
Alors est-il possible d’être allergique à l’alcool ? "Non", répond clairement le médecin. "On ne peut pas être allergique à une substance autre qu’une protéine. Et l’alcool n’en contient pas. Ce ne sera donc pas une réaction de type allergique, avec emballement du système immunitaire, comme cela existe dans l’allergie alimentaire classique" détaille-t-il tout d’abord.
"En revanche, il possible d’être intolérant à l’alcool, en raison d’un déficit ou de l’absence dans l’organisme d’une enzyme particulière : l’aldéhyde déshydrogénase".
Quels sont les symptômes de cette intolérance ?
Cette intolérance à l’alcool crée des symptômes de gêne au moindre verre bu. "Les patients deviennent rouges, ils ressentent une sensation de chaleur et des étourdissements… Un mal-être général qui les fait dire qu’ils sont allergiques à l’alcool" ajoute notre expert. "C’est particulièrement le cas chez les personnes d’origine asiatique. Et comme l’enzyme chargée de dégrader l’alcool n’existe pas ou le fait mal, les symptômes sont accentués et rapidement ressentis, en raison de l’accumulation de la substance dans l’organisme". On parle d'ailleurs de l'Asian Flush Syndrome.
Le cas particulier des sulfites, dans le vin
D’autres personnes se disent allergiques au vin ou plutôt aux sulfites qu’il contient. Mais pour le Dr Cottet, c’est plus complexe que cela. "Dans le cas des sulfites, certaines études ont tenté de démontrer le pouvoir allergène de cette substance. Or, lorsque ces personnes sont hospitalisées et soumises à des doses de sulfites importantes, rien ne se passe. Alors qu’à l’extérieur, chez elles, en consommant des doses bien plus faibles, elles présentent des symptômes allergiques" décrit le médecin.
"On estime qu’il s’agit d’une allergie bien plus complexe, qui n’est pas forcément liée à la dose, mais à des réactions de l’organisme en présence d’autres molécules, mais ce n’est pas encore très clair, scientifiquement parlant".
L’alcool, un co-facteur dans les allergies
Enfin, le médecin recommande toutefois aux personnes allergiques d’être prudentes, vis-à-vis de l’alcool. "Cela peut être un co-facteur d’allergie, cela veut dire qu’il potentialise la réaction allergique, lorsqu’il est présent". Avant d’ajouter un exemple. "Une personne allergique au blé, pourra manger une pizza et n’avoir aucune réaction. En revanche, si elle ajoute à son repas de l’alcool, la réaction allergique se déclenchera. Difficile donc de faire la part des choses, pour les patients" concède le médecin, qui recommande aux personnes allergiques de rester vigilantes vis-à-vis de la boisson.