Atteint de la maladie d'Alzheimer, ce neurologue livre ses conseils pour ralentir la maladie
Après avoir pris en charge des démences pendant de nombreuses années, le Dr Daniel Gibbs, neurologue américain à la retraite, reçoit le diagnostic d’un début d’Alzheimer. Dans un livre témoignage, le médecin explique ce qu'il a mis en oeuvre pour "ralentir" la maladie.
Neurologue à la retraite, le Dr Daniel Gibbs, âgé de 72 ans, livre son expérience de la maladie d'Alzheimer dans "Dispatches from the Land of Alzheimer’s (que l’on pourrait traduire par Dépêches du pays d’Alzheimer)" qui devrait sortir à la fin du mois.
Une perte d’odorat progressive
Le médecin explique avoir commencé à perdre l’odorat en 2006, alors qu’il était âgé de 55 ans. Une perte progressive, qu’il note comme étant le premier symptôme de sa maladie. "C’est en effet le cas" confirme le Dr Wilfrid Casseron, neurologue à Aix-en-Provence. "Cela arrive parfois tellement progressivement que les patients ne s’en rendent pas toujours compte au départ".
Porteur d’une mutation génétique qui multiplie par 12 le risque d’Alzheimer
Le Dr Gibbs raconte qu’en réalisant un test ADN, il a découvert qu’il était porteur de deux allèles du gène APOE-4, qui multiplie par douze le risque de développer une maladie d’Alzheimer. En faisant des tests cérébraux, il constate qu’il présente, à 61 ans, des dommages en lien avec le traitement du langage.
En apprenant cela, le Dr Gibbs s’est plongé dans les publications médicales, afin de connaître les méthodes pour contrer la maladie.
Faire de l’exercice, bien s’alimenter et sociabiliser
C’est ainsi que le médecin découvre que "l'exercice aérobie régulier peut ralentir la progression de la maladie de 50%".
Il s’applique à suivre une variante du régime méditerranéen, avec une restriction de produits laitiers et la consommation accrue de baies. Un moyen de ralentir encore la progression de la maladie de 30 à 50%.
Enfin, il tente de rester intellectuellement actif, en lisant une centaine de livres par an, en sociabilisant de manière régulière et en dormant suffisamment, au moins sept heures, chaque nuit.
Interrogé sur ces pratiques, le Dr Wilfrid Casseron approuve chacun de ces élements. "Dans la maladie d’Alzheimer, il ne suffit pas de faire des mots croisés alors que l’on reste assis sur son canapé toute la journée, pour contrer la maladie. Il est important de en pas rester sédentaire, de bien s’alimenter, de s’appareiller si besoin pour rester dans l’interaction et les échanges avec les autres, de sortir… Ce sont autant de moyens de freiner cette démence, qui n’a pour l’heure aucun traitement".
Prendre soin de sa santé cardiovasculaire
Mais ce n’est pas tout. Le Dr Gibbs rappelle qu’il prend également soin de sa santé cardiovasculaire, en faisant attention à ses taux de diabète, de cholestérol, à son poids (en évitant l’obésité) mais aussi à sa tension artérielle et au tabagisme. "Je ne fume plus depuis l’âge de 18 ans, pour le reste, je suis religieusement les directives de santé" confie-t-il, expliquant que son taux de cholestérol a toujours été élevé. "Cela est dû à la présence de ce gène APOE-4, qui peut perturber le métabolisme du cholestérol" explique le Dr Casseron.
Il félicite toutefois le médecin pour sa prise en charge sur le plan cardiovasculaire. "Sa démarche est la bonne, j’invite toujours mes patients à surveiller leur santé cardiovasculaire, car si elle est mauvaise, cela influera directement sur leur santé cognitive" conclut-il.