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  • Cancer du poumon : l'immunothérapie change le pronostic des patients atteints d'une forme redoutable

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    David Bême
    David Bême Rédacteur en chef

    L'immunothérapie change le pronostic des patients atteints de cancers du poumon à petites cellules.

    De nouveaux traitements contre les cancers du poumon à petites cellules ont été présentés lors du congrès de cancérologie de Chicago (ASCO 2024). Pour ces patients non opérables mais sans métastases, l'ajout d'une immunothérapie améliore la survie des patients de près de deux ans.

    Cancer du poumons à petites cellules : des cancers rares difficiles à traiter

    En fonction de la cellule maligne à l’origine de la maladie, on distingue le cancer bronchique non à petites cellules (85 % des cas de cancer du poumon) du cancer bronchique à petites cellules (15 % des cas de cancer du poumon). Cette distinction histologique réalisée au moment du diagnostic est essentielle pour choisir le bon traitement.

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    Choisi lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire, en lien avec le médecin traitant, la prise en charge dépend de chaque patient (âge, état de santé…) et de l’extension de la maladie. Lorsque la maladie est localisée et opérable, ce qui est malheureusement rare, le traitement consiste alors en une ablation de la tumeur par chirurgie suivie d’un traitement de chimiothérapie associée ou non à une radiothérapie et une irradiation prophylactique crânienne. Dans les autres cas, le traitement repose sur une combinaison de chimiothérapie associée à la radiothérapie, voire une irradiation prophylactique crânienne. Mais le pronostic de ce cancer reste sombre, de l’ordre de 15 à 30% à 5 ans.

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    Des études ont laissé entendre que l’immunothérapie représente un intérêt pour ces tumeurs à un stade précoce ou à un stade métastatique. Et une étude présentée dans le cadre du congrès mondial sur le cancer ASCO 2024 constitue une réelle avancée pour cette forme de cancer localement avancé et compléter une prise en charge inchangée depuis plus de 20 ans.

    Près de 2 ans gagnés avec l'immunothérapie

    L’étude baptisée ADRIATIC a inclus 730 patients atteints d’un cancer du poumon à petites cellules de stade limité ayant terminé une chimioradiothérapie au cours des 42 jours précédents. Il s’agit de patients dont la tumeur est trop grosse pour être opérée, mais pas encore de métastases. Il s’agit d’une analyse intermédiaire comparant les résultats chez les patients assignés à recevoir du durvalumab (264 patients) avec ceux qui ont reçu un placebo (266 patients).

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    Le durvalumab (commercialisé sous le nom d’Imfinzi par les laboratoires Astrazeneca) est une immunothérapie dite anti-PDL1. Schématiquement, les cellules cancéreuses échappent à nos défenses immunitaires en exprimant à leur surface des protéines qui vont bloquer le système immunitaire et l'empêcher d’agir. L’anticorps vient alors se fixer sur ces molécules bloquantes et lève l'inhibition (dans ce cas la voie PD-1/PD-L1). On appelle ça des inhibiteurs de points de contrôle, ou "checkpoint inhibitor". Une fois le blocage levé, le système immunitaire se remet à effectuer son travail contre les cellules tumorales. Résultats arrêtés au 15 janvier 2024 :

    • La survie globale médiane était d'environ 56 mois chez les patients ayant reçu du durvalumab et de 33 mois chez les patients ayant reçu un placebo ;
    • Le temps médian avant que la maladie ne progresse de nouveau (survie médiane sans progression - SSP) était d'environ 17 mois pour les patients ayant reçu du durvalumab, contre 9 mois pour les patients ayant reçu le placebo.
    • Le taux de survie globale à 36 mois était d'environ 57 % dans le groupe durvalumab et de 48 % dans le groupe placebo.
    • Le taux de SSP à 24 mois était d'environ 46 % dans le groupe durvalumab et de 34 % dans le groupe placebo.
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    Le taux d'effets secondaires graves était le même dans les deux groupes (24 %) : 16 % des participants du groupe durvalumab ont arrêté le traitement en raison d’effets secondaires, contre 11 % dans le groupe placebo. Environ 38 % des participants du groupe durvalumab ont développé une pneumopathie, un effet secondaire connu de ces traitements de radiothérapie et d'immunothérapie, contre 30 % dans le groupe placebo.

    Vers un nouveau standard de prise en charge

    "Le traitement standard des patients atteints d'un cancer du poumon à petites cellules (CPPC) de stade limité n'a pas changé de manière significative depuis les années 1980. Dans cet essai, les patients atteints de ce cancer qui ont reçu une immunothérapie après une chimiothérapie et une radiothérapie traditionnelles ont vécu plus longtemps et étaient moins susceptibles de voir leur cancer réapparaître" souligne le Pr. Lauren Byers, du département d'oncologie médicale du prestigieux MD Anderson Cancer Center.

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    Les chercheurs continuent de suivre les participants à l’étude pour évaluer s’il existe de meilleurs résultats chez les patients qui prennent une association de durvalumab et de tremelimumab (une autre immunothérapie avec une autre cible : les CTL-4) et pour déterminer au sein de cet effectif si certains patients obtiennent de meilleurs résultats pour identifier des critères pronostiques de réponses.


    Sources
    • ADRIATIC: Durvalumab (D) as consolidation treatment (tx) for patients (pts) with limited-stage small-cell lung cancer (LS-SCLC) - LBA5 - Asco 2024 https://meetings.asco.org/abstracts-presentations/239063
    • Durvalumab Following Chemoradiotherapy Improved Survival in Patients with Limited-Stage Small-Cell Lung Cancer - Communiqué de presse Asco 2024
    • Imfinzi is first and only immunotherapy to show survival benefit in limited- stage small cell lung cancer in global Phase III trial, reducing the risk of death by 27% vs. placebo - 2 juin 2024 - Communiqué Astrazeneca
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