Florent Pagny atteint d'un cancer du poumon : le point sur ces tumeurs
Florent Pagny a annoncé souffrir d'un cancer du poumon non opérable sur son compte Instagram. Le chanteur renonce ainsi à sa tournée et doit suivre un protocole de soins de 6 mois composé de chimiothérapie et de radiothérapie. Comment sont prises en charge ces tumeurs ? Pourquoi certaines ne sont-elles pas opérables ? Le point avec le Dr Liath Guetta, pneumologue et membre du comité d’experts de Doctissimo.
Comment diagnostique-t-on un cancer du poumon ?
Dr Liath Guetta : Il y a deux possibilités : soit le diagnostic du cancer du poumon intervient dans le cadre d’un bilan systématique, réalisé chez une personne suivie par un pneumologue. Dans ce cas, le patient se voit prescrire un bilan comprenant un scanner et on détecte un nodule, visible sur les images. Ou alors il s’agit d’un patient qui est déjà symptomatique, avec une toux, un essoufflement, des douleurs thoraciques et qui présente une altération de son état général (perte de poids, perte de l’appétit, fatigue…). Dans ce cas là, le patient est souvent à un stade évolué de la maladie, l’imagerie confirmera le doute et permettra de définir l’avancement et le stade du cancer. Rappelons que le cancer du poumon concerne plus de 40 000 personnes chaque année en France.
Florent Pagny évoque une tumeur inopérable. Pourquoi certains cancers ne peuvent-ils pas être opérés ?
Dr Liath Guetta : C’est précisément en rapport avec l’avancée de la maladie. Il n’existe pas à proprement parler de dépistage du cancer du poumon en France. Ce sont souvent des découvertes fortuites. Le patient passe un scanner pour autre chose et on découvre la tumeur, localisé dans un lobe pulmonaire. Dans ce cas, cela peut être opérer, on retire le lobe pulmonaire et le patient est généralement considéré comme guéri. Quand la maladie se développe, silencieusement, elle peut toucher la plèvre, l’enveloppe qui enveloppe le poumon, le poumon controlatéral, voire créer des métastases au cerveau ou dans les os… Là ce n’est plus opérable.
Florent Pagny parle d'un protocole de 6 mois de chimiothérapie et radiothérapie. Est-ce le traitement habituel ?
Dr Liath Guetta : On parle d’un traitement de chimiothérapie et de radiothérapie lorsque l’immunothérapie n’est pas envisageable. L’immunothérapie est un thérapie ciblée mais il faut avoir le "bon cancer" et les "bons récepteurs" pour l’envisager. Si ce n’est pas le cas, l’immunothérapie ne peut pas fonctionner, et les médecins partent sur un protocole qui associe chimiothérapie et radiothérapie. Dans certains cas, cela peut réduire la taille de la tumeur qui peut alors devenir opérable, tout dépend du stade de la maladie, de la réponse à ces traitements...
Quel est le pronostic pour ce type de cancer ?
Dr Liath Guetta : Tout dépend encore une fois du type de cancer mais cela reste une maladie avec un pronostic assez négatif. On parle de 30 à 40 % de survie pour les malades à un stade avancé, à 5 ans. Mais la recherche contre cette maladie progresse, même si on peut avoir l'impression que cela prend du temps et que cela ne va jamais assez vite.
La prévention reste encore le meilleur moyen de s’en prémunir, en évitant de fumer, même si le cancer du poumon peut toucher les non-fumeurs. Le problème, c’est que les dépistages sont compliqués à mettre en place et que lorsque les symptômes apparaissent, la maladie est déjà avancée.