Déconfinement : quelles différences entre zones rouges et zones vertes ?
Depuis le 30 avril, Jérôme Salomon à la tête de la Direction générale de la Santé, présente la carte des départements classés rouges ou verts selon le niveau de circulation du coronavirus, les conditions d’accès aux services de réanimation des hôpitaux ainsi que la capacité de dépistage. Ouverture des écoles, accès aux plages, déplacements… Quelles sont les différences entre les deux zones ? Décryptage.
Comment sont évalués les départements "verts" et "rouges" ?
Dans son allocution du mardi 28 avril, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé à l’Assemblée nationale que tous les départements n’auront pas les mêmes modalités de déconfinement. En effet, le gouvernement a décidé d’évaluer la situation sanitaire à l’échelle locale et de classer les départements en fonction de trois critères :
- Le taux de nouveaux cas hebdomadaires de Covid-19 pour évaluer la circulation du SARS-CoV-2 ;
- La tension dans les services de réanimation pour éviter la saturation en cas de nouvelles hospitalisations ;
- Les capacités de dépistage.
Si les trois critères sont négatifs (trop de cas Covid-19, saturation en réanimation, peu de dépistage possible…), le département est classé “rouge”. Dans le cas contraire, il est "vert". (Certaines zones pouvaient être orange avant le 7 mai). Au-delà du 7 mai, il n'y a plus que deux catégories : vert et rouge.
Que peut-on faire ou ne pas faire en zones vertes et rouges ?
Pour clarifier la situation, le gouvernement a publié le 2 mai sur Twitter une infographie permettant aux citoyens de savoir quelles activités de la vie sociale sont possibles.
#CORONAVIRUS #COVID19 | Retrouvez le détail des mesures concernant la vie sociale et les activités dans le cadre de la stratégie nationale de déconfinement présentée par @EphilippePM.
— Gouvernement (@gouvernementFR) May 2, 2020
Pour plus d'informations https://t.co/YllvaHRyt0 pic.twitter.com/ZKhrWM0RNQ
À compter du 11 mai, sont autorisés dans les deux zones :
- L'accès aux forêts ;
- L’ouverture des médiathèques, bibliothèques et petits musées ;
- L’ouverture des cimetières ;
- L’accès à certains commerces et marchés en plein air ;
- L’ouverture des salons de coiffure et instituts de beauté ;
- L’accès sur la base du volontariat des parents aux crèches, écoles primaires et élémentaires ;
- L’accès aux transports en commun (offre maximale) et aux taxis, VTC ;
- La possibilité de faire son sport à l’extérieur en individuel.
Il sera également possible de se déplacer sans attestation dans un rayon de 100 km quelle que soit la couleur du lieu d’habitation.
En revanche, seuls les habitants des départements verts pourront accéder :
- Aux parcs et jardins ;
- À certains de leurs sites naturels ;
- Aux collèges.
Sont interdits au moins jusqu’au 2 juin :
- L’accès aux plages ;
- L’ouverture des grands musées, des cafés, des restaurants, des salles de cinéma, et des grands centres commerciaux (plus de 40 000 m2);
- L’accès aux lycées ;
- Les colonies de vacances, camps, etc. ;
- Le sport collectif quel que soit le lieu et le sport individuel à l’intérieur ;
- Les salles de fêtes ou polyvalentes ;
- Les lieux de culte ;
- Les mariages et autres cérémonies notamment funéraires ;
- Les rassemblements de plus de 10 personnes ;
- Les évènements de plus de 5000 personnes.
Interdire l’accès au littoral, un casse-tête pour les maires
En France, les littoraux peut être aménagés, urbanisés ou être entièrement sauvages. Ce qui se révèle être un vrai problème d’organisation pour interdire leur accès au public. "Je comprends qu'on puisse interdire la fréquentation des plages de ville comme celle de la promenade des Anglais à Nice, confie à France 3 Dominique Cap, le maire de Plougastel-Daoulas dans le Finistère. Mais 90% du littoral français est un littoral sauvage, plus espacé et moins fréquenté, avec des sentiers côtiers et des grèves. Il ne faut pas attendre le 11 mai pour permettre aux habitants de s'y promener".
Également interrogé par le média local, le maire de Plougonvelin dans le Finistère, Bernard Gouerec ne comprend pas cette mesure. "Il sera très difficile de limiter l'accès à une plage du moment qu'elle sera ouverte. La plage du Trez Hir, par exemple, est très grande. La distanciation sociale pourra tout à fait être mise en application par les individus".
Les gestes barrières et les mesures de distanciation sociale doivent être également maintenus jusqu’à début juin.
Peut-on circuler entre un département rouge et un vert ?
Oui. Les déplacements entre un territoire classé rouge et un autre classé vert sont autorisés, du moment qu'ils restent dans la limite des 100 km autorisés. Au-delà de cette distance, les déplacements ne sont possibles qu’en cas de motifs impérieux, personnel ou professionnel. "Ce n'est pas le moment de quitter son département pour partir en week-end, avait indiqué Édouard Philippe le 28 avril dernier. Nous voulons réduire les déplacements interrégionaux ou départementaux aux seuls motifs professionnels ou familiaux impérieux. Et donc nous allons continuer à réduire l'offre, à exiger une réservation obligatoire dans tous les trains, TGV ou non".
Moins de 100 km ou plus, les autorités sanitaires et le gouvernement recommandent vivement de limiter les déplacements le plus possible.