Covid-19 : certains traitements inefficaces face à Omicron
L’ANSM a décidé de limiter l’utilisation de certains médicaments curatifs et prophylactiques contre le Covid-19 aux infections par le variant Delta, ceux-ci étant inactifs sur le variant Omicron.
Le variant Omicron, qui fait exploser le nombre de contaminations, donne du fil à retordre à certains traitements contre le Covid-19. Trois médicaments à base d’anticorps monoclonaux autorisés en accès précoce font en effet l’objet de “nouvelles conditions d’utilisation en curatif et en prophylaxie”, informe l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un communiqué publié le 5 janvier.
Ronapreve : à ne pas utiliser face à Omicron
Indiqués dans la prise en charge des personnes à haut risque de forme grave du Covid-19, ces traitements se révèlent inefficaces contre le variant Omicron. Il s’agit d’abord du Ronapreve (casirivimab/imdevimab) de Roche-Regeneron : si “son utilisation demeure possible en curatif chez les patients infectés par le variant Delta”, il “ne doit pas être administré” en présence du variant Omicron. “Un criblage doit donc être réalisé avant l’administration de Ronapreve”, explique l’ANSM, qui précise toutefois que “compte tenu des délais parfois très longs pour obtenir les résultats des tests de criblage, un accès au Ronapreve pourra être envisagé au cas par cas au regard de la situation épidémiologique au niveau local”.
Evusheld : désormais le seul autorisé en prophylaxie pré-exposition
Autre traitement impacté : l’Evusheld (tixagévimab/cilgavimab), d’AstraZeneca. “Malgré une perte partielle d’activité sur le variant Omicron”, il conserve “une activité neutralisante”. C’est pourquoi il devient désormais le seul traitement autorisé en prophylaxie pré-exposition, remplaçant ainsi totalement le Ronapreve dans cette indication. “Pour les personnes ayant déjà bénéficié d’une prophylaxie pré-exposition par Ronapreve, le passage à Evusheld doit être fait le plus rapidement possible, ou au plus tard un mois suivant la dernière injection de Ronapreve, et ne doit pas dépendre d’un dosage d’anticorps anti-S, ajoute l’ANSM. Afin de vérifier l'absence de contamination par le Sars-CoV-2, il convient d'effectuer un test RT-PCR 72 heures avant l'administration d'Evusheld.”
Bamlanivimab/etesivimab : inactifs sur Omicron
Enfin, le variant Omicron écarte la combinaison bamlanivimab/etesivimab du laboratoire Lilly : son activité est “non optimale” sur le variant Delta et elle est inactive sur Omicron. “Son autorisation temporaire d’utilisation est suspendue depuis le 31 décembre 2021 ; celle du bamlanivimab (seul), qui n’était plus utilisé depuis la mise à disposition des combinaisons d’anticorps a, quant à elle, été définitivement clôturée”, explique l’ANSM.
Une note d’espoir toutefois : “d’autres traitements curatifs sont en cours d’évaluation et devraient être prochainement disponibles en France”, affirme l’autorité sanitaire.