Les prouesses d'une équipe française pour réparer les coeurs victimes d'infarctus
Comment réparer les coeur abîmés après un infarctus ? Les résultats prometteurs d'une équipe française pourraient déboucher sur une nouvelle stratégie basée sur l'injection de cellules souches. Un réel espoir quand on compte 80 000 infarctus du myocarde par an en France.
Réparer le coeur après un infarctus
Une intervention en urgence à la suite d’un infarctus du myocarde permet de réduire le risque de décès. Mais le cœur peut souffrir de séquelles. Ayant e-perdu en force musculaire, il ne peut plus parfois pomper suffisamment de sang pour l’envoyer à l’ensemble des organes. On parle alors d’insuffisance cardiaque.
Depuis plusieurs années, l’un des challenges de la cardiologie est de réussir à régénérer ou réparer les cellules cardiaques détruites lors de l’infarctus. Différentes stratégies se sont succédé avec plus ou moins de succès en injectant es cellules musculaires, des cellules souches… mais une annonce faite à Lisbonne dans le cadre du congrès de la société européenne de cardiologie ESC) consacré à l’insuffisance cardiaque (Heart Failure 2024) offre un espoir inédit dans ce domaine.
Les bons résultats de la thérapie cellulaire avec ProtheraCytes
Les thérapies cellulaires visent donc à réparer les zones du cœur détruites ou abimées lors de l’infarctus du myocarde afin de restaurer une fonction cardiaque normale. Dans ce cadre, l’étude ExCellent évalue l’efficacité de l’injection de cellules souches CD34+ autologues ou ProtheraCytes ® produites par la société CellProthera.
Après des études conduites chez l'animal avec succès, l’étude EXCELLENT a inclus 49 patients dans 13 sites au Royaume-Uni et en France, répartis en deux groupes de façon aléatoire, l’un recevant le traitement standard seul, l’autre le traitement standard en combinaison avec les ProtheraCytes. L’injection a été jugée faisable et sûre. Tous les événements liés à la procédure étaient attendus et ont été résolus sur place. Les patients ont été suivis par échographie et IRM (imagerie par résonance magnétique) pendant 6 mois.
Moins de risque d'insuffisance cardiaque
Les changements favorables dans les critères d’évaluation secondaires relus par un laboratoire central en aveugle sont les suivants :
- Une amélioration significative de la viabilité des segments entre le début de l’étude et le sixième mois a été observée dans le groupe de traitement ProtheraCytes. En clair, une capacité de pompage potentiellement améliorée.
- Une tendance positive à l’amélioration des volumes du ventricule gauche à 6 mois a été observée. En clair, le traitement a permis d’éviter la dilatation du cœur et donc l’évolution vers l’insuffisance cardiaque.
- Une diminution plus rapide des taux de NT-proBNP un marqueur du risque cardiovasculaire et en particulier de l’insuffisance cardiaque) a été observée dans le groupe ProtheraCytes.
Le Prof. Zannad a présenté ces nouvelles données lors du congrès Heart Failure 2024 à Lisbonne et a déclaré : "L’étude EXCELLENT confirme le potentiel de la thérapie régénérative cardiaque. Ces données suggèrent que les patients à haut risque après une crise cardiaque pourraient bénéficier des ProtheraCytes et de leur capacité à régénérer les lésions myocardiques post-ischémiques afin de prévenir la progression vers d’autres maladies cardiovasculaires. Il convient de poursuivre l’évaluation de cette thérapie innovante dans le cadre d’un essai de phase 3 de plus grande envergure".
Pour un essai phase 3 de l’essai clinique avec l’inclusion de 300 patients, un financement de près d’une centaine de millions d’euros sera nécessaire.