Le jeûne intermittent, une pratique qui favorise la régénération neuronale
Selon des chercheurs britanniques, le jeûne intermittent serait une pratique qui permettrait de régénérer les nerfs. Leur travail, qui a été réalisé chez la souris, démontre l’action d’un métabolite dérivé du microbiome sur les nerfs périphériques et sur le nerf sciatique en particulier.
Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques de l’Imperial College London ont étudié des souris de laboratoire, dont le nerf sciatique avait été écrasé.
La moitié des souris ont suivi un jeûne intermittent, en mangeant autant qu'elles le souhaitaient, puis en ne mangeant pas du tout un jour sur deux tandis que l'autre moitié était libre de manger sans aucune restriction.
L'effet du jeûne intermittent sur les nerfs
Ces régimes se sont poursuivis pendant une période de 10 jours ou 30 jours avant leur opération, et la récupération des souris a été suivie 24 à 72 heures après la section du nerf. Résultat : la longueur des axones régénérés a été mesurée et était environ 50 % plus grande chez les souris qui avaient jeûné.
Ce jeûne intermittent peut entraîner des modifications du microbiome intestinale, de la transcription des gènes et de la synthèse des protéines, du métabolisme mitochondrial et de la libération des neurotrophines. Pour le Pr Simone Di Giovanni du département de l'Impérial College London et auteur principale de l'étude, c'est le début d'une nouvelle voie de recherche. Pour elle, ces résultats ouvrent un tout nouveau domaine "où nous devons nous demander : est-ce la pointe d'un iceberg ? Y aura-t-il d'autres bactéries ou métabolites de bactéries qui peuvent favoriser la réparation ?".
L’action de l’acide indole-3-propionique
D’après les résultats des chercheurs, le mécanisme de régénération est lié à l’augmentation de l’acide indole-3-propionique (IPA), un métabolite produit par le système digestif, en particulier par le microbiome intestinal. La bactérie qui produit l'IPA, baptisée Clostridium sporogenese, se trouve naturellement dans les intestins des souris mais aussi chez l'homme.
Ce nouveau mécanisme a donc pour le moment été découvert chez la souris, les chercheurs espèrent donc que le résultat sera transposable chez l'homme, dans un futur essai clinique.
Très peu de capacité de régénération chez l'homme
Si cette possibilité chez l'homme voit le jour, il s'agirait d'une avancée majeure. En effet, "il n'existe actuellement aucun traitement pour les personnes souffrant de lésions nerveuses au-delà de la reconstruction chirurgicale, qui n'est efficace que dans un petit pourcentage de cas, ce qui nous incite à rechercher si des changements de mode de vie pourraient aider à la récupération" conclut le professeur Simone Di Giovanni.