Cyberattaque à l’hôpital de Versailles : ce que l’on sait
Samedi soir, vers 21 heures, l’hôpital André-Mignot du centre hospitalier de Versailles a été victime d’une cyberattaque. Une cellule de crise a été ouverte depuis, le système informatique coupé par mesure de sécurité et l’accueil des patients, fortement limité.
Cette cyberattaque de grande ampleur de l’hôpital André-Mignot du centre hospitalier de Versailles a été revendiquée par un groupe de pirates informatiques. Elle intervient quelques mois seulement après l’hôpital de Corbeille-Essones.
Une attaque qui paralyse le fonctionnement de l’hôpital
A l’hôpital André-Mignot de Versailles, l’attaque a eu lieu samedi 3 décembre au soir, vers 21 heures. Elle a depuis entraînée une désorganisation des services de cet établissement qui compte près de 700 lits et 3 000 employés.
L’hôpital a d’ailleurs décidé de transférer deux patients et "d’autres sont en préparation" selon l’Agence régionale de Santé Ile-de-France, qui s’est fendue d’un communiqué. L’hôpital a par ailleurs réduit ses capacités d’accueil aux urgences et a rappelé du personnel en renfort, au vu de la situation.
Une cellule de crise ouverte, pour rétablir au plus vite la situation
En parallèle, le plan blanc a été déclenché à l’hôpital André-Mignot, qui a donc "partiellement déprogrammé ses activités du bloc opératoire et met tout en œuvre pour maintenir les soins ambulatoires de sa patientèle et les consultations" selon l’ARS Ile-de-France. Une cellule de crise a été ouverte, afin de rétablir les choses le plus rapidement possible, car l’hôpital tourne au ralenti.
"Vous oubliez les mails, vous oubliez internet, vous communiquez à l'ancienne, en papier-crayon. Les équipes sont là, les compétences sont là, la plupart des équipements de soin fonctionnent, mais la communication se fait à l'ancienne", témoigne auprès de nos collègues de France Info Richard Delepierre, maire du Chesnay (Yvelines) et coprésident du Conseil de surveillance de l'hôpital.
"Nous manquons d’entraînement sur ce type d’attaque"
Interrogé sur la situation de l’hôpital face à ce type d’attaque, Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), déplore le manque de préparation face à ce type d’événement : "Nous manquons cruellement d’entraînement sur ce type d’attaque. On s’entraîne à faire face à tous les types de catastrophe mais pas aux cyberattaques et voilà le résultat". Selon lui, ce risque est sous-estimé par les pouvoirs publics.
Le médecin se dit par ailleurs "étonné" de la difficulté des soignants à repasser au papier et au crayon. "C’est comme cela que nous fonctionnions il y a quelques années encore, pourtant" rappelle le médecin, qui travaille au Samu depuis la fin des années 1980.
"La médecine, c’est observer, palper, ausculter son patient pour poser un diagnostic. Les examens, comme le scanner, sont complémentaires et arrivent de manière secondaire, ils ne sont pas réalisés pour poser un diagnostic mais pour le confirmer" conclut l'urgentiste.