De nombreux morts attribués aux "bips" d'alarme dans les hôpitaux
On parle régulièrement des difficultés que connaissent les personnes qui travaillent à l’hôpital. Mais il existe une source de stress et de fatigue que l’on évoque peu : la pollution sonore, liée à la présence continue de "bips" et d’alarmes des machines. Cette dernière serait indirectement responsable de plusieurs décès par an.
C’est un élément sonore qui interpelle, lorsque l’on se rend dans certains services hospitaliers : les alarmes et les "bips" émis par les machines, notamment en réanimation ou en unité de soins intensifs.
Ces sons, qui alertent les soignants en cas de problème chez un patient, représentent une véritable pollution sonore, comme l’a démontré une étude menée par des chercheurs nord-américains, rapportée par nos confrères de 20 minutes.
Seuls 15% des "bips" seraient jugés comme étant importants
En effet, selon les conclusions de ces scientifiques, les soignants sont confrontés à un millier de "bips" par jour, mais en réalité, seuls 15% d’entre eux seraient considérés comme étant prioritaires.
"Il est important de bien régler ces alarmes car effectivement, trop d’alarme tue l’alarme et cela pèse sur le quotidien des soignants mais aussi des malades" concède Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo. "Il faut faire les bons réglages à l'aide des bornes qui permettent à ces bips de se déclencher qu’à partir d’un certain seuil. Le soignant y sera ainsi plus attentif".
Des alarmes qui génèrent du stress... et des décès !
L’étude démontre que les alarmes et la fatigue qu’elles entraînent génèrent une diminution du moral du personnel. Les soignants finissent par ne plus entendre les bips, voire débranchent les machines et les oublient. Ainsi, aux Etats-Unis, ce ne sont pas moins de 556 patients qui sont décédés à cause de cela, entre juin 2005 et juin 2010.
A la suite de ce constat, des scientifiques de l’Ontario et du Tennessee ont publié un travail en soumettant un petit groupe de volontaires à des sons différents, l’objectif étant de déterminer lesquels pouvaient être utilisés comme alarme, sans générer de stress. D’après leurs conclusions, un son comme celui du tintement de verres pourrait être plus acceptable.
Mais pour Gérald Kierzek, plus que la sonnerie elle-même, c’est le rôle de ces alarmes qui est fondamental, notamment dans des services spécialisés, comme la réanimation ou les soins intensifs. "Elles sont essentielles pour surveiller les malades, on doit pouvoir les rendre plus agréable mais il est impossible de les supprimer" conclut-il.