Tenir l'équilibre sur une jambe : un indicateur de bonne santé
Etre capable de tenir en équilibre sur une jambe vous assurerait de vivre encore longtemps. Une étude internationale l'assure, la première à mettre officiellement au jour le lien entre équilibre et mortalité chez l’homme.
Si vous tenez pas plus de 10 secondes en équilibre sur un seul pied, mieux vaut prendre rendez-vous chez votre médecin pour évaluer votre état de santé général.
Cette invitation émane d'une étude au long cours menée par un groupe d'experts internationaux (Royaume-Uni, États-Unis, Australie, Finlande et Brésil) sur la relation entre l'équilibre et la mortalité. Après douze années de recherche, ses conclusions viennent d'être publiées dans le British Journal of Sports Medicine. Selon celles-ci, une incapacité à se tenir en équilibre plus de 10 secondes sur une seule jambe, à partir du milieu de vie, indiquerait un risque de mortalité dans les dix ans multiplié par deux.
La perte d'équilibre chez un senior, un signe d'affaiblissement
Au total, 1 702 personnes âgées de 51 à 75 ans, et à la démarche stable, ont été suivies entre 2008 et 2020. Invités à se tenir sur une seule jambe sans aucun autre support, 1 personne sur 5 a échoué au test. Et 123 personnes sont mortes de causes diverses au cours de la décennie suivante. L’étude indique que “après avoir pris en compte l'âge, le sexe et les conditions sous-jacentes, une incapacité à se tenir debout sans soutien sur une jambe pendant dix secondes était associée à un risque accru de 84 % de décès dans les 10 ans quelle qu'en soit la cause.”
“Sur un sujet d'âge moyen ou plus âgé, la perte d’équilibre rapide, en dix à vingt secondes, traduit en effet un affaiblissement général que ce soit du système neurologique ou rhumatologique, des indicateurs à prendre en compte”, explique le Dr Christophe de Jaeger, médecin gériatre et chercheur français spécialiste du vieillissement.
Un test connu depuis 30 ans
Confiants dans leur étude, les chercheurs préconisent d'inclure ce test désormais dans les examens de routine de santé des patients d'âge moyen à avancé. Pour le Dr Christophe de Jaeger, si l’étude a le mérite de mettre noir sur blanc une donnée importante, elle ne fait qu'entériner une pratique déjà en vigueur depuis trente ans dans les cabinets médicaux de l'Hexagone.
“En termes de santé, c'est un test bien connu qui nous dit rapidement si une personne se trouve dans une situation de précarité, développe-t-il. Mais il faut ajouter tout de même que cela peut s'améliorer. En entraînant les patients, en corrigeant leurs anomalies, on améliore les différents systèmes responsables de la station debout et, au final, leur longévité".