Score de nugent et infection vaginale : pourquoi faire ce test ? En quoi consiste-t-il ?

Publié le  , mis à jour le 
en collaboration avec Odile Bagot (Gynécologue-obstétricien)

Qu'est-ce qu'une vaginose bactérienne ? Dans quels cas est-il utile de réaliser un test de nugent pour identifier l'infection ? Quels traitements mettre en place ? On fait le point avec la gynécologue Odile Bagot.

Infection du vagin : C'est quoi une vaginose ?

"La vaginose bactérienne est l’un des deux déséquilibres les plus fréquents avec la mycose de la flore vaginale", explique la gynécologue Odile Bagot. La mycose étant dû à un champignon (Candida albicans) et la vaginose, un déséquilibre de la flore dû à une prolifération d’un certain nombre de germes, dont le plus fréquent est le Gardnerella Vaginalis.

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Microbiote vaginal : Morphotypes lactobacillus et flore de Döderlein

"La flore de döderlein est la flore naturelle du vagin - la flore vaginale, c’est-à-dire le microbiote vaginal", précise la gynécologue. Selon EM Consult, une "flore vaginale saine est composée du bacille de Doderleïn (diverses espèces de lactobacilles) formant un biofilm sur la muqueuse".

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En effet, les lactobacilles sont un genre de bactéries à gram positif, des bactéries lactiques qui inhibent la plupart des germes pathogènes au niveau vaginal.

Qu'est-ce qu'une flore vaginale polymorphe ?

"Une flore polymorphe est une flore à rééquilibrer, mais la flore par définition est polymorphe puisque composés de lactobacilles et de germes pathogènes", indique Odile Bagot. Parmi ces germes, on peut avoir du Candida Albicans, du Streptocoque, du Gardnerella vaginalis, de l’Escherichia coli (E. coli) et des Ureaplasma urealyticum. "Ces germes ont parfaitement le "droit" d’être dans le vagin", rassure-t-elle, ils y sont naturellement présents.

En revanche, si ces bactéries se développent trop et deviennent majoritaires alors ce déséquilibre va aboutir aux symptômes de la mycose quand c’est dû à la bactérie Candida, à une vaginose bactérienne quand la bactérie en cause est le Gardnerella ou à une vulvovaginite non-spécifique (inflammation de la vulve ou du vagin) quand le germe en cause est le Streptocoque par exemple.

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Bactérie du vagin : quelles sont les causes de la vaginose ?

"Une vaginose bactérienne a pour cause principale l’augmentation du pH vaginal", rapporte le Dr. Bagot. Cette augmentation du pH vaginal peut avoir lieu dans différentes situations. Notamment "lorsque l'on va avoir moins de lactobacilles, car ces bactéries lactiques (appelées aussi lactobacillius) constituent plus de 90 % de la flore vaginale", informe-t-elle. Or, ces lactobaciles vont sécréter de l’acide lactique. "C’est donc grâce à ces lactobacilles que le pH va être suffisamment acide pour éviter la prolifération des germes liés à la vaginose", poursuit-elle. 

Dans quels cas perd-on des lactobacilles ?

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Quels sont les facteurs de risques susceptibles de faire chuter le taux de bactéries appelées lactobacilles et donner lieu à une vaginose bactérienne ?

La prise d'antibiotiques

Une diminution des lactobacilles peut avoir lieu lors de la prise d’antibiotiques (qui peuvent également donner lieu à des mycoses vaginales).

Les lavages vaginaux et bains répétés

Aussi en cas de lavages vaginaux ou de bains répétés (y compris à la mer ou à la piscine). En effet, "la présence d’eau dans le vagin va laver un peu les lactobacilles et le pH de l’eau étant entre 7 et 7,4, il va faire augmenter le pH vaginal", détaille la gynéco.

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Les saignements et règles abondantes

Des saignements fréquents, même en petite quantité comme du spotting (sous pilule, ça arrive au début de plaquettes) ou bien des règles longues et abondantes. "En ayant du sang longtemps dans le vagin, le pH du sang étant à 7,4, cela va augmenter leur pH vaginal et la femme sera plus sujette aux vaginoses", note Odile Bagot.

Le tabagisme

La consommation de tabac fait, elle aussi, augmenter le pH vaginal.

Les rapports sexuels fréquents et non-protégés

Le pH du sperme étant également plus élevé que celui du vagin, avoir des rapports sexuels non-protégés et fréquents peut favoriser la vaginose bactérienne.

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Le port d'un stérilet en cuivre

De même, "les femmes portant un stérilet en cuivre font plus de vaginoses, mais c’est aussi parce qu’elles saignent davantage", constate la gynécologue.

Les symptômes de la vaginose :

Parmi les symptômes typiques de la vaginose, on peut constater la présence de pertes vaginales légèrement colorées. Elles sont "plutôt jaunâtres ou brunâtres, fluides et peu irritantes, même si elles peuvent l’être légèrement", précise le Dr. Bagot.

Par ailleurs, le principal symptôme de la vaginose, c’est l’odeur. "Les patientes l’associent généralement à une odeur de poisson pourri", rapporte la gynécologue.

Enfin, comme le révèle la spécialiste, la vaginose a une autre caractéristique : elle est souvent récidivante. "C'est pourquoi, si on ne modifie pas le contexte qui donne lieu à une augmentation du pH vaginal, on peut avoir des récidives", explique-t-elle.

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En effet, "dans les six mois suivants une vaginose, même avec la prise d’un bon traitement, on a 50 % de cas de récidives", souligne notre experte.

Diagnostic de la vaginose 

C'est quoi le score de Nugent, quand et comment est-il réalisé ?

"Le score de Nugent est un test étudiant le score des germes présents dans la vaginose et le taux de lactobacilles", explique Odile Bagot. Il s’effectue en laboratoire d'analyses médicales, par le biais d’un prélèvement bactériologique (prélèvement vaginal effectué à l’aide d’un coton tige). "Quand le score de Nugent est à 1, il est considéré comme normal (Lactobacillus spp positif), au-dessus de 4, cela témoigne d’une vaginose (soit d’une diminution de lactobacilles et d'une prolifération de germes pathogènes type Gardnerella vaginalis)", analyse-t-elle. Les résultats du test sont reçus par la patiente et le médecin à l’origine de la prescription.

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Vaginose bactérienne : un diagnostic essentiellement clinique

Toutefois, comme en informe la gynécologue, le diagnostic de vaginose est essentiellement clinique. "La patiente se plaint de pertes et d’une odeur au niveau du vagin. A l’examen clinique, le médecin ou le gynécologue observe des pertes légèrement mousseuses". Le plus souvent on n’a donc pas besoin de prélèvement bactériologique à la recherche de "clue cells" cellules épithéliales vaginales (visibles au microscope) indiquant la présence d'une vaginose ni de test du score de nugent. "Ces prélèvements bactériologiques ne sont absolument pas systématiques et sont plutôt pratiqués lorsque le médecin a un doute sur la vaginose ou la présence d’autres germes".

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Comment rééquilibrer, reconstituer sa flore intime ?

D’abord, le médecin prescrit à la patiente un traitement antibiotique spécifique des germes anaérobie dont le fameux Gardnerella. "On essaie le plus souvent de le donner en dose unique, il s’agit de Secnol, sous forme de sachet en granulés", indique Odile Bagot. Autre alternative : le Flagyl (du métronidazole) pendant une semaine par voie orale, "mais cet antiobiotique et antiparasitaire est souvent moins bien supporté par l’estomac", observe-t-elle.

En parallèle, La patiente doit aussi s’appliquer des ovules de Flagyl pendant une semaine.

Enfin, "une cure de prébiotiques est importante pour rééquilibrer la flore vaginale et éviter les récidives", insiste la gynécologue. Ils se présentent le plus souvent sous forme de gel dans de petites canules comportant notamment de l’acide lactique pour faire baisser le pH et du sucre pour nourrir les lactobacilles qui restent afin que la flore naturelle puisse se régénérer. Il s'agit d'une cure à s’appliquer par voie vaginale.


Sources
  • Entretien avec le Dr Odile Bagot, gynécologue
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