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  • "Le cooling poverty", un anglicisme pour désigner les inégalités environnementales

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    AFP/Relaxnews Agence de Presse

    De nombreuses études ont en effet démontré que les populations précaires et les minorités ethniques étaient les plus exposées aux effets délétères des épisodes de sécheresses et de canicule.

    Nous ne sommes pas tous égaux face à la chaleur. De nombreuses études ont en effet démontré que les populations précaires et les minorités ethniques étaient les plus exposées aux effets délétères des épisodes de sécheresses et de canicule. Une injustice environnementale que des chercheurs qualifient de "cooling poverty".

    Les inégalités environnementales sont de plus en plus visibles. Les populations aux plus faibles revenus sont par exemple celles les plus exposées aux conséquences de la crise climatique, notamment la pollution. Particulièrement criantes durant la saison estivale, avec la multiplication des épisodes de canicule ou de vagues de chaleur, ces injustices s'illustrent également à travers des difficultés pour ces populations d'accéder aux infrastructures permettant de mieux résister aux températures extrêmes. Il existe même un terme pour désigner ce phénomène : "le cooling poverty". Cet anglicisme, qui littéralement signifie "pauvreté en matière de refroidissement", apparaît dans une étude parue en 2023 dans la revue Nature Sustainability.

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    Dirigés par une équipe de chercheurs italiens et américains, ces travaux font mention des conséquences des records de chaleur sur les populations les plus défavorisées. "Les personnes les plus pauvres et les plus défavorisées, qui ont le moins contribué au réchauffement de la planète, sont celles qui subissent les conséquences les plus graves des chaleurs extrêmes en raison de leur capacité d'adaptation limitée", soulignent les auteurs de la recherche.

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    Concrètement, le "cooling poverty" fait référence au manque de confort thermique généré par des infrastructures inadaptées, par exemple le fait de vivre dans des logements mal isolés (passoires thermiques) ou dans des quartiers dénués de végétation (îlots de chaleur urbains) avec un accès à l'eau potable restreint et qui ne bénéficient pas d'aménagements destinés à faire baisser les températures (îlots de fraîcheur). Le cooling poverty s'applique également aux personnes ne disposant pas d'équipements technologiques leur permettant de se rafraîchir, à l'instar de ventilateurs ou de systèmes de climatisation. À cela, s'ajoute la précarité énergétique qui, comme l'a démontré une enquête française publiée en 2023 la Fondation Abbé Pierre, ne sévit pas qu'en hiver.

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    Des plans "fraîcheur" pour protéger les populations les plus vulnérables

    Mais le cooling poverty englobe une problématique plus large que la précarité énergétique : la santé, l'éducation et les normes de travail font également partie des aspects à prendre en compte pour mesurer le cooling poverty. "La pauvreté en matière de refroidissement peut contraindre les gens à adopter des appareils de refroidissement obsolètes, inefficaces et dangereux, tels que de vieux climatiseurs, qui représentent un risque pour la santé (légionellose), ou des réservoirs d'eau, qui facilitent la propagation des maladies transmises par les moustiques (dengue, chikungunya, etc)", explique Antonella Mazzone, chercheuse à l'université d'Oxford et autrice de plusieurs études sur le cooling poverty, dont une réalisée à Rio de Janeiro, au Brésil.

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    Cette année, plusieurs villes françaises ont mis en place des plans pour rafraîchir leurs habitants et protéger les personnes les plus vulnérables des fortes chaleurs. C'est par exemple le cas de Toulouse. En situation d'alerte canicule rouge, les piscines municipales de la Ville rose ont élargi leurs horaires d'ouverture et proposent un tarif incitatif à 1 € (contre 3,40 € en temps normal). De son côté, la Ville de Lyon propose des tickets de cinéma gratuits aux habitants bénéficiaires des minimas sociaux, afin de les aider à se protéger de la chaleur. D'autres mesures ont été initiées dans ce sens par la capitale des Gaules, notamment la proposition originale de faire dormir les habitants à la belle étoile dans le parc Blandan (7ᵉ arrondissement), en cas d'alerte rouge canicule.

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