Uroscanner : le système urinaire à la loupe

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L’uroscanner vise à observer l’ensemble des structures de l’appareil urinaire, des reins aux voies excrétrices. Rapide et indolore, il nécessite souvent l’injonction d’un produit de contraste et d’un diurétique.

Dans un cabinet de radiologie en ville ou à l’hôpital, pour diagnostiquer ou suivre l’évolution d’une pathologie ou d’une malformation des voies urinaires, l’uroscanner- ou uro-tomodensitrométrie - est un examen d’imagerie fréquemment prescrit. Quelles en sont les indications, comment se déroule-t-il, quelles sont les précautions à suivre pour s’y préparer ? Nos explications.

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Définition : qu'est-ce qu'un uroscanner ?

Analyse de voies urinaires

Cet examen d’imagerie médicale permet d’observer le système urinaire à l’aide d’un scanner. "Si l’on s’en réfère à sa définition officielle, l’uroscanner devrait être réservé à l’analyse des voies excrétrices, précise le Pr Laurence Rocher, chef du service de radiologie de l’hôpital Antoine Béclère, au sein des hôpitaux Paris-Saclay (APHP). En pratique, toutefois, ce terme est utilisé de façon courante pour l’analyse des reins, des uretères et de la vessie, soit l’intégralité du système urinaire".

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Mode de fonctionnement de l'uroscanner

Comme tout scanner, il consiste à émettre une faible quantité de rayons X en direction de la zone à étudier. Ces rayons traversent le corps humain en étant plus ou moins atténués selon les structures rencontrées sur leur trajet. Ils sont ensuite réceptionnés et permettent l’élaboration d’un cliché en coupe. Plusieurs centaines d’images sont ainsi enregistrées, puis traitées par un ordinateur chargé de les assembler et de proposer une reconstitution en 2D ou 3D .

Où peut-on faire un uroscanner ou scanner des reins ?

L'urologue ou le médecin conseillera un lieu où réaliser l'uroscanner. Généralement, il est possible de passer l'examen en centre d'imageries médicales ou dans un centre radiologique. Les professionnels habilités à réaliser l'examen sont le médecin ou l'urologue. 

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Quelles sont les indications de l’uroscanner (calcul rénal, colique néphrétique, prostate...) ?

Cet examen est prescrit pour diagnostiquer ou suivre l’évolution de nombreuses pathologies du système urinaire. Les indications sont donc très variées (prostate, masse rénale, colique néphrétique..).

L’uroscanner est notamment indiqué pour rechercher les causes d’une hématurie, c’est-à-dire de la présence de sang dans les urines. Il est également utilisé en cas d’infections urinaires à répétition ou cystite récidivante, pour en rechercher la cause.

La tomodensitométrie sert aussi à diagnostiquer une colique néphrétique en urgence ou à faire un bilan de maladie lithiasique, autrement dit de calculs se trouvant dans les voies urinaires supérieures.

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 "L’échographie n’est pas assez sensible pour dépister tous les calculs, souligne le Pr Rocher. Il est donc parfois nécessaire de recourir au scanner".

Cet examen est en outre pratiqué pour diagnostiquer et suivre l’évolution de tumeurs des voies excrétrices, des tumeurs du rein, de la vessie et pour étudier la morphologie et d’éventuelles malformations des organes du système urinaire.

Il est indiqué en cas de traumatisme des voies urinaires suite à un choc ou à un accident par exemple.

On a aussi recours à cette technique en cas de douleurs lombaires fébriles, "si le diagnostic d’infection du parenchyme rénal est douteux et si les cavités sont dilatées à l’échographie initiale", détaille le Pr Rocher.

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Déroulement : comment se passe un uroscanner (injection ou non, durée...) ?

Déroulement avec injection de produit de contraste

Le patient est allongé sur la table d’examen, après avoir déposé ses effets personnels dans un endroit dédié. L’équipe médicale, elle, est dans une autre pièce, séparée par une vitre la protégeant des radiations. La communication reste toujours possible grâce à des micros et haut-parleurs. En fonction de la symptomatologie, un produit de contraste iodé peut être injecté via une perfusion intraveineuse dans le pli du coude. Il peut parfois provoquer une sensation de chaleur, des nausées ou un goût métallique dans la bouche. De même, il est fréquent qu’un diurétique (du furosémide) soit également injecté pour distendre – et donc mieux observer - les voies excrétrices.

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Que doit faire le patient pendant l'uroscanner ?

Le patient n’a rien d’autre à faire que de rester immobile : la table se déplace au centre du scanner en forme d’un grand anneau abritant l’émetteur-récepteur de rayons X. Il doit retenir sa respiration pendant quelques secondes lors de la prise de chaque série de clichés. "Il ne faut pas s’étonner que la table bouge plusieurs fois, rassure le Pr Rocher. Il est en effet souvent nécessaire de réaliser plusieurs passages, par exemple pour attendre que le produit se concentre dans les voies urinaires". L’ensemble de l’examen peut durer jusqu’à une quinzaine de minutes.

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Pas de risque d'oppression

Si l’IRM peut provoquer une sensation d’oppression et de malaise chez certaines personnes en raison de la configuration de l’appareil, obligeant les patients à pénétrer dans un tube fermé, il en va différemment pour l’uroscanner. "L’anneau est ouvert, décrit le Pr Rocher. En pratique, même les patients claustrophobes le supportent sans problème".

Comment se sent-on après un scanner avec injection ?

Quand l’examen est terminé, la perfusion est retirée. Le patient ressent généralement une forte envie d’uriner en cas d’injection de diurétiques. C’est le moment pour lui d’aller se soulager. Il est également recommandé de boire un à deux litres d’eau pour éliminer le médicament.

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Examen uroscanner : danger et précautions

Prise de sang au préalable

En amont de l’examen, une prise de sang est prescrite par le médecin pour mesurer la créatininémie et vérifier la fonction rénale. "Une insuffisance rénale important majore le risque de complication liée à la néphrotoxicité du produit de contraste", avertit la radiologue. Cette vérification est particulièrement importante chez les patients diabétiques ou atteintes de maladies rénales.

Quels risques allergiques ?

En cas d’antécédent d’allergie aux produits de contraste iodés, le patient doit informer le service de radiologie. "Cela n’a rien à voir avec une allergie aux fruits de mer ou à la Bétadine, précise Laurence Rocher. Si le patient est effectivement allergique aux produits de contraste iodés, il est préférable qu’il réalise des tests chez un allergologue pour savoir précisément quelles produits de contraste sont reconnus comme posant problème".

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Un examen contre-indiqué aux femmes enceintes

L’examen doit être évité chez les femmes enceintes, "mais, en cas d’urgence, surtout lors du troisième trimestre de la grossesse, c’est le rapport bénéfice-risque qui prime, souligne Laurence Rocher. Nous préférons commencer par une échographie suivie par une IRM quand cela est possible, mais il peut arriver qu’un scanner soit nécessaire", observe le Pr Rocher.

Faut-il être à jeun ou avoir la vessie pleine ?

Contrairement à une idée reçue, "les scanners ne se pratiquent pas à jeun. On observe plus de malaise chez les personnes se présentant le ventre vide". Il est également conseillé de bien s’hydrater avant le rendez-vous. La vessie ne doit être ni trop pleine, ni complètement vide.

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Après le rendez-vous : compte-rendu, résultats en combien de temps ?

Comme pour tous les types de scanner, l’interprétation complète des images nécessite un temps relativement long. "Selon l’organisation du service ou du cabinet, il est souvent possible d’attendre quelques instants à l’issue de l’examen pour avoir un premier commentaire du radiologue, précise le Pr Rocher. Le compte-rendu définitif, lui, sera communiqué dans les jours qui suivent au médecin qui a prescrit l’uroscanner ou au patient lui-même". Ainsi, le médecin prescripteur pourra proposer un traitement adapté à la situation du patient. 


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Sources

Source ; Entretien avec le Pr Laurence Rocher, chef du service de radiologie de l’hôpital Antoine Béclère, au sein des hôpitaux Paris-Saclay (APHP).

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