Cancer de la prostate : les tumeurs mortelles bientôt détectées de façon précoce
Des chercheurs ont découvert le moyen de distinguer rapidement un cancer de la prostate mortel d'un cancer peu agressif. À terme, ce dépistage permettra de mieux prendre en charge les patients et d'élaborer demain des médicaments de précision plus efficaces.
C’est une grande nouvelle pour tous les patients atteints du cancer de la prostate. D’après des travaux menés par le Département des biosciences médicales de l'Université suédoise d'Umeå en collaboration avec un groupe de recherche à l'Université d’Uppsala, il serait bientôt possible de détecter, en amont, les tumeurs cancéreuses des malades.
Cancer de la prostate : distinguer les cancers agressifs des autres
En France, le cancer de la prostate touche 55 000 hommes chaque année. Ce cancer se développe à partir d’une cellule normale, qui se transforme et se multiplie de façon anarchique, formant une tumeur. Initialement de taille limitée, elle peut grossir et s’étendre au-delà de la prostate et à d’autres organes. Cette évolution est le plus souvent très lente, au point que la décision de traiter dépend également de l’âge du patient.
En fonction de l'agressivité du cancer, la prise en charge peut reposer sur une surveillance active (dans certains cas de tumeur très localisée) ou sur un traitement plus agressif associant la chirurgie (prostatectomie totale), la radiothérapie et éventuellement à l'hormonothérapie et la chimiothérapie. Mais comment dsitinguer les cancers qui resteront "inoffensifs" des cancers agressifs ?
Une protéine de "signalisation"
Leschercheurs du Département des biosciences médicales de l'Université suédoise d'Umeå en collaboration avec un groupe de recherche à l'Université d'Uppsala ont fait une découverte importante qui pourrait répondre à cette question.
"Nous avons découvert une nouvelle fonction, jusque-là inconnue, du récepteur TGF-β de type I (TbRI), qui est une protéine de signalisation importante dans les cellules cancéreuses. Des études antérieures ont montré que la signalisation TGF-β est importante dans le développement de plusieurs formes de cancers", a révélé Maréne Landström, professeure de pathologie à l'Université d’Umeå et auteur principal de l'étude.
Des implications importantes pour les cancers de la prostate... mais pas seulement
Cette protéine affecte en effet la croissance et la propagation des cellules cancéreuses. Cela peut avoir d'énormes implications sur le traitement du cancer puisque la découverte permet d'identifier les hommes qui risquent de développer un cancer de la prostate agressif et potentiellement mortel plus facilement, plus rapidement et plus tôt dans l'évolution de la maladie.
"Avec cette nouvelle découverte, nous pouvons rassurer les hommes atteints d'un cancer de la prostate dont le pronostic est prometteur... et ceux qui ont un cancer de la prostate à haut risque peuvent se voir proposer un traitement plus tôt. Nos découvertes et la publication sont importantes pour un grand groupe de patients atteints de ce cancer, et il y a des raisons de croire que d'autres groupes de patients en bénéficieront", a-t-elle ajouté.
Selon les chercheurs, cette découverte pourrait également contribuer à favoriser le développement de médicaments de précision pour le traitement du cancer de la prostate.
Persuadés de l'importance de leur découverte, les chercheurs ont déposé une demande de brevet par l'intermédiaire de la société de développement pharmaceutique, MetaCurUm Biotech AB. "Nous estimons qu'il nous faudra deux à trois ans pour développer un test basé sur nos découvertes", déclare Maréne Landström. Cette découverte pourrait également concerner d'autres types de cancers.
Cancer de la prostate : les symptômes précoces
Au début, le cancer de la prostate évolue silencieusement. Les symptômes dus à la compression de l'urètre apparaissent progressivement, quand la prostate augmente de volume :
- Besoin fréquent d'uriner, surtout la nuit (pollakiurie) ;
- Jet d'urine faible ;
- Sensation de ne pas avoir vidé complètement sa vessie ;
- Fuites urinaires ;
- Infections urinaires (cystite, prostatite ou pyélonéphrite…) ;
- Difficultés à uriner (ou rétention urinaire) ;
- Présence de sang dans les urines ou le sperme ;
- Difficulté à avoir une érection ;
- Douleurs au moment de l’éjaculation.
Attention toutefois : cette augmentation de volume n'est pas spécifique du cancer de la prostate. Elle peut être causée par différentes maladies comme la prostatite ou l’adénome de la prostate.