Perruques, prothèses... La prise en charge intégrale des soins du cancer du sein adoptée à l'Assemblée
Mercredi 22 mai, une proposition de loi communiste a été adoptée en commission à l’Assemblée nationale. Elle évoque la prise en charge complète par la Sécurité sociale de "l’ensemble des soins" liés au cancer du sein. Ce qui comprend notamment les prothèses capillaires ou mammaires, pas toujours remboursées à l’heure actuelle.
C’est une proposition de loi qui va changer les choses pour les femmes atteintes d’un cancer du sein. Elle inclut le remboursement de certains soins dits "de support", comme par exemple les prothèses capillaires ou mammaires, jusqu'alors non pris en charge par la Sécurité sociale.
Un texte adopté en commission
Le traitement médical du cancer du sein est aujourd'hui pris en charge à 100% par la Sécurité sociale, mais les patientes doivent souvent faire face à un reste à charge important concernant des dispositifs et équipements médicaux annexes. Cette proposition de loi permettra donc à l’ensemble de ces soins annexes d’être complètement pris en charge. Les prothèses capillaires de toutes catégories et le renouvellement des prothèses mammaires pourront être concernées.
Réunis en commission, les députés ont adopté à l’unanimité ce texte proposé par les communistes, dont le rapporteur Fabien Roussel s’est félicité. "C'est une victoire pour les 700 000 femmes atteintes du cancer du sein" a-t-il tenu à souligner. Un amendement déposé par le groupe Renaissance a exclu les dépassements d'honoraires, pourtant prévus dans le texte initial.
Les soins de support, essentiels pour les patientes
Mais que sont les soins de support, concrètement ? "Les soins de support font partie intégrante du parcours de soins des patients. Terme traduit de l'anglais "supportive care", les "soins de support" sont définis comme l'ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades pendant et après la maladie. Ils se font en association avec les traitements spécifiques contre le cancer lorsqu'ils sont mis en place" peut-on lire sur le site de l’Institut national du cancer.
Les soins de support interviennent dans différents domaines, en particulier :
- La prise en charge de la douleur, qu’elle soit la conséquence des traitements ou de la maladie elle-même, via deux techniques particulières d’analgésie ;
- La prise en charge nutritionnelle ;
- Un accompagnement psychologique ;
- Un accompagnement social, familial et professionnel (suivi auprès d’un assistant de service social, aide à retour à l’emploi...) ;
- L’aide à la pratique d'une activité physique adaptée, pendant ou après les traitements ;
- Des conseils d’hygiène de vie (aide à l’arrêt du tabac, à la réduction de la consommation d’alcool, à l’arrêt de produits addictifs…) ;
- Le soutien psychologique des proches et aidants des personnes atteintes de cancer ;
- Le soutien à la mise en œuvre de la préservation de la fertilité ;
- La prise en charge des troubles de la sexualité ;
- La gestion des effets indésirables des traitements comme la fatigue, les troubles digestifs ou les problèmes de peau ;
- L’aide à l’amélioration de l’image de soi ;
- Les soins palliatifs.
Comment faire pour en bénéficier ?
Le site de l’InCa recommande aux malades de discuter de leur vécu de la maladie avec leur oncologue. En effet, les médecins sont les plus à même d’orienter les malades vers les bons professionnels de santé pour une prise en charge adaptée. Ceux-ci pourront intervenir sur votre lieu de soins ou exercer en libéral.
Aujourd'hui, "dans certains cas, les consultations en soins de support sont prises en charge par l'assurance maladie" ajoute l’InCa. "Votre complémentaire santé (mutuelle, assurance) peut également proposer un remboursement partiel ou en totalité".
Le texte adopté va poursuivre son chemin législatif dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale le jeudi 30 mai, lors de la "niche" parlementaire du groupe GDR (groupe communiste Gauche Démocrate et Républicaine). Il faudra alors que la disposition soit approuvée par les députés et les sénateurs pour être appliquée.