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  • Kim Kardashian, Kate Hudson vantent les bienfaits d’une IRM à 2500 $… et déclenchent la colère des médecins

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 4 min.
    en collaboration avec Dr Christophe de Jaeger (Médecin gériatre et chercheur)

    Kim Kardashian, Kate Hudson et Eva Mendes ont vanté sur ses réseaux une IRM corporelle complète (à 2500 $ l’acte !) pour déceler un éventuel cancer et tout simplement “sauver sa vie”. Des prises de parole vivement critiquées par les médecins, mais qui interrogent : existe-t-il une médecine de dépistage accessible à certains et pas à d'autres ?

    Le 9 août dernier, Kim Kardashian délaisse sa gamme de maquillage ou de sous-vêtements skin et publie un post sur Instagram, posant devant un appareil d’IRM Prenuvo dans lequel elle semble avoir subi un examen. Elle est bientôt suivie par d'autres stars dont l'actrice et chanteuse Kate Hudson et l'actrice Eva Mendes.

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    Kim Kardashian, femme-sandwich pour une société d'imagerie ?

    "Le scanner corporel Prenuvo a la capacité de détecter le cancer et des maladies telles que les anévrismes à ses débuts, avant que les symptômes n'apparaissent" écrit-elle dans un message qui comptabilise plus de 3 millions de likes à ce jour.

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    Un acte à 2500 € préconisé par la star, même sans aucun symptôme

    La star de la téléréalité évoque ainsi le pouvoir de dépistage important de l’IRM Prenuvo, qui aurait pu sauver la vie de certains de ses amis. Un acte à 2 500 $ qui n’est pas remboursé et ne bénéficie d'aucune couverture santé. Il n’en fallait pas plus pour déclencher l’ire des médecins américains qui dénonce une opération commerciale.

    Ceux-ci remettent d’abord en cause l’efficacité même de la technologie choisie (une technique d'imagerie associée à un logiciel d'intelligence artificielle), à l’instar d’autre méthodes vantées auparavant par Kim Kardashian, comme des thérapies ou encore des cures de thé.

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    "Ce n'est pas un outil de dépistage approprié pour une multiplicité de maladies humaines et de conditions potentiellement émergentes", a déclaré le Dr Stuart Fischer, médecin de médecine interne à New York, au DailyMail qui relaie cette infirmation.

    Force est de constater que la compagnie ne s'embarrasse pas de prouver l'utilité de son système avant de le commercialiser, comme si l'ajout du terme "Intelligence Artificielle" et la validation d'une star de téléréalité suffisait... “Les analyses Prenuvo n'ont été étudiées dans aucun essai clinique, et le dépistage des personnes asymptomatiques par imagerie entraîne généralement plus de dommages (via de faux positifs) que d'avantages (vrais positifs)" renchérit le Dr Tyler Black, psychiatre et pharmacologue, sur Twitter, citant l’idée de “médecine de vautours”.

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    L'American College of Preventive Medicine ne recommande d'ailleurs pas les analyses du corps entier pour les personnes sans symptômes, citant un manque de preuves de leur efficacité.

    Kate Hudson, Eva Mendes... ces stars ouvrent un débat brûlant

    L’autre critique est, bien sûr, celle du coût, impensable pour la plupart des habitants : “Kim, c'est pour les gens riches. Les gens ne peuvent pas se permettre de manger en ce moment” ; ”La majorité de la société ne peut même pas se permettre une assurance pour un simple bilan de santé” peut-on lire sous le post de la jeune femme.

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    L'actrice et chanteuse Kate Hudson a également publié un post sur son expérience avec le scanner corporel complet, tout comme l'actrice Eva Mendes, qui a reconnu que c'était excessivement cher pour la plupart des gens.

    Ces stars sont-elles complètement déconnectées de la réalité avec ces annonces ? Pas forcément... Consulté sur le sujet, le Dr Christophe De Jaeger, physiologiste et chercheur dans le vieillissement évoque un coup de projecteur (grâce à la popularité de la jeune femme) sur une polémique qui concerne aujourd’hui tous le système de santé mondial :

    “On ne peut pas dire que ce dépistage soit sans intérêt. Il est évident que si vous faites passer une IRM à toute une population à 30, 40, 50 ans et plus, pour leur protection, vous allez trouver des pathologies inconnues chez certains et pouvoir les traiter, voire les sauver. Médicalement parlant, cela présente donc un intérêt. Mais immédiatement après, se pose la question du coût, car un million d’IRM organisées réduirait la Sécurité Sociale à néant par exemple".

    L'intérêt médical et le surcoût est également à considérer à la lumière des nombreux faux positifs que de tels examens engendreraient sans aucun doute. Des détections suspectes qui donneraient alors lieu à d'autres examens invasifs dont une proportion non négligeable s'avèrerait finalement inutile... en dehors du stress et des effets seondaires liés à ces examens supplémentaires.

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    Actes curatifs VS prévention : est-ce la santé de demain ?

    Pour le médecin la technologie, l’IA et les progrès provoqueraient d’ailleurs un basculement imminent : “La technologie est en train d’opposer deux systèmes : un système purement pathologique, qui correspond à la notion d’assurance maladie avec ce que l’on prend en charge, et un système de santé où l’on souhaite prévenir le plus tôt possible, même chez des gens asymptomatiques, des prémices de maladies de façon précoce. Ce sont deux systèmes dont la logique est différente et qui vont s’entrechoquer violemment” perçoit-il. Selon le médecin, si la réponse curative coûte moins d’argent qu’une logique préventive, elle sera pour le moment privilégiée.

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    Mais pour ceux qui voudraient et pourraient "s'offrir" ces examens coûteux, cela ouvre-t-il. la voie à une médecine à deux vitesses ? Selon le Dr de Jaeger, "Le risque dans ce contexte, est que la médecine échappe de plus en plus aux médecins. Et que des systèmes financiers vendent à travers des assurances spéciales, des propositions hors circuit médical, comme de la prévention à ceux qui peuvent se le permettre".

    "Encore faut-il démontrer que ces IRM ont un intérêt préventif réel. Aucune étude sur le sujet ne l'affirme formellement car réaliser ces examens de manière quasi systématique expose au risque de dépister des anomalies sans incidence sur la santé et effectuer des actes inutiles voire dangereux (surdiagnostic, surtraitement...). Par ailleurs, aucun examen n'élimine à 100% la présence d'un cancer, trop petit pour être vu par exemple" ajoute le Dr Gérald Kierzek, urgentiste et directeur médical de Doctissimo. Au total : ne vous précipitez pas pour demander une IRM à votre médecin !

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    Sources
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