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  • Cancer : un patient condamné finalement complètement guéri grâce à l'immunothérapie

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    Alors qu’on lui avait annoncé qu'il ne vivrait pas plus de 12 mois, un Britannique de 51 ans a vaincu son cancer des voies biliaires grâce à un essai clinique mêlant immunothérapie et chimiothérapie. Une issue qui redonne de l’espoir à de nombreux malades.

    C’est une belle histoire qui permet de débuter l’année avec espoir et courage. Selon une information The Guardian du 30 décembre, Robert Glynn, un Anglais de 51 ans, qui souffrait d’un cancer des voies biliaires et se savait condamné, a réussi à vaincre la maladie grâce un traitement par immunothérapie couplé à une chimiothérapie. Le cancer est aujourd’hui derrière lui.

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    Un cancer découvert à un stade très avancé

    L’histoire débute en août 2020, quand l’homme qui vit près de Manchester apprend qu’il souffre d'un cholangiocarcinome, un cancer des voies biliaires qui touche environ 2 000 personnes par an en France. Malheureusement, il s’agit d‘un cancer asymptomatique souvent découvert tardivement : Robert Glynn découvre à la fois ce dont il souffre mais aussi ses maigres chances de survie.

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    Au moment du diagnostic, son cancer est au stade 4, avec une atteinte du foie et des glandes surrénales. "J'ai demandé à mon docteur d'être honnête avec moi, et de me dire combien de temps il me restait si je continuais dans cet état. Elle m'a dit 12 mois" témoigne-t-il dans les pages du Guardian.

    La chance d’un essai clinique

    Le choc est rude pour l’homme, mais ses médecins le dirigent alors vers la Fondation Christie, l’un des plus grands centres de traitement du cancer en Europe. Là, il est inclus dans un essai clinique d’immunothérapie connu pour traiter le cancer du poumon ou du rein, et qui cible désormais les voies biliaires. Les résultats de cet essai clinique, couplé à une chimiothérapie sont radicaux : les tumeurs de Robert Glynn disparaissent !

    • Celle sur son foie passe de 12 cm à 2,6 cm ;
    • Celle sur ses glandes surrénales de 7 cm à 4,1 cm.
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    Une réduction qui permet alors d’ôter les tumeurs par voie chirurgicale au printemps 2022. Depuis, aucune cellule cancéreuse active n’est détectée. Au mois de juillet 2022, après un scanner, Robert Glynn est déclaré officiellement guéri.

    L'immunothérapie, un traitement contre le cancer dont on apprend chaque jour

    Arme supplémentaire dans la lutte contre le cancer, l'immunothérapie antitumorale se présente comme une stratégie thérapeutique nouvelle et en perpétuelle évolution. Elle consiste à utiliser les défenses naturelles du patient, à mobiliser son système immunitaire afin qu’il reconnaisse les cellules cancéreuses et les détruise.

    Pour Eric Solary, oncologue et membre du conseil d’administration de la Fondation ARC joint par Doctissimo, la nouvelle est à prendre avec la satisfaction qu’elle mérite :

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    "C'est une situation connue dans la recherche contre le cancer, c'est ce qu’on appelle les “répondeurs exceptionnels” : des patients qui répondent exceptionnellement bien à la mise en place d’immunothérapie".

    Les répondeurs exceptionnels constituent une piste de recherche

    Au-delà de la bonne nouvelle pour ce patient et sa famille, ces cas rares mais rassurants de guérison disposent en médecine d’un intérêt plus vaste :

    “Ce ne sont pas des cas fréquents, mais ils nous permettent de chercher et comprendre ce qui se passe. C’est le cas d’une étude française menée par la fondation ARC, c'est aussi le cas d’une étude internationale actuelle : chercher à collecter un maximum de cas exceptionnels, de les analyser avec tous les outils dont on dispose, pour tenter de trouver un mécanisme commun, et améliorer la réponse d'autres patients” s'enthousiasme l’oncologue.

    Grâce à ces études, l’immunothérapie, qui s’adressait à ses débuts en 2011 à un certain nombre de cancers métastatiques, parfois en échec, peut désormais entrer dans le traitement de cancers en première ligne, quand les résultats sont encourageants.

    “En dix ans d'immunothérapie, nous avons déjà beaucoup appris, et on va continuer à apprendre. Tout le principe est désormais d’identifier les patients qui vont réellement bénéficier d’un traitement d’immunothérapie, et ne pas en donner quand ce n'est pas nécessaire. Nous progressons dans ce sens pour apporter la meilleure réponse au cas par cas”.

    Immunothérapie : plusieurs traitements testés actuellement

    Selon l’ARC, la Fondation de la Recherche sur le Cancer, il existe à ce jour plusieurs immunothérapies possibles :

    • L'immunothérapie non spécifique : dans laquelle mes médicaments d’immunothérapie non spécifique stimulent, par les cytokines, l’activité globale du système immunitaire, sans cibler spécifiquement la tumeur ;
    • Le vaccin thérapeutique qui consiste à injecter au patient des composants dérivés des cellules cancéreuses. Ces composés sont capables de déclencher une réaction immunitaire efficace contre le cancer. Le procédé reste à perfectionner, mais des essais sont en cours ;
    • La thérapie cellulaire qui permet d’injecter au patient certaines de ses cellules immunitaires qui ont été préalablement prélevées et manipulées en laboratoire pour agir contre les cellules cancéreuses. Ces cellules modifiées portent le nom de cellules CAR-T et leur injection est utilisée dans le cadre du traitement de certains types de leucémies et de lymphomes ;
    • La virothérapie qui consiste à utiliser des virus modifiés pour attaquer de façon ciblée les cellules tumorales. Le virus se multiplie alors jusqu’à tuer la cellule qu’il infecte puis pénètre dans d’autres cellules cancéreuses et poursuit son action létale.
    • Les immunomodulateurs : dans certains cas, les cellules cancéreuses arrivent à échapper aux défenses immunitaires. Des stratégies d'immuno-modulation ont alors été mises en place visant à réactiver le système immunitaire, de façon globale (par l’utilisation d’interféron ou d’interleukine) ou plus spécifique avec les inhibiteurs de point de contrôle.
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    Grâce à ces avancées, le site annonce que "les résultats probants de nombreux essais cliniques ont conduit à une accélération et une diversification des travaux de recherche, explorant toujours plus d’axes thérapeutiques". Les immunomodulateurs sont particulièrement porteurs d’espoirs. Les premiers commercialisés sont aujourd’hui testés dans plus d’une vingtaine de localisations cancéreuses et à des stades parfois précoces de la maladie. D’autres immunomodulateurs sont en cours de développement, ciblant un nombre toujours plus important d’inhibiteurs des cellules immunitaires.


    Sources
    • Entretien mené avec Eric Solary, oncologue et membre du conseil d’administration de la Fondation ARC
    • The Guardian
    • L'immunothérapie, Fondation pour la Recherche sur le cancer
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