Diagnostic de l’endométriose : comment se passe l’échographie ?

Annabelle  Iglesias
Annabelle Iglesias Journaliste santé/parentalité
Publié le  , mis à jour le 

Echographie pour diagnostiquer l'endométriose

L’échographie endo-vaginale (sonde introduite dans le vagin) est l’examen de première intention pour le diagnostic de l’endométriose. Quand est-elle prescrite ? Comment se déroule l’examen ? Qui peut le pratiquer ? Les réponses du Dr Anne-Elodie Millischer-Bellaiche, spécialiste en imagerie médicale des pathologies pelviennes de la femme. 

Qu'est-ce que l'endométriose ?

L’endométriose est une maladie qui se caractérise par la présence de cellules de l’endomètre en dehors de l’utérus. Pour rappel, l’endomètre est le tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Ces cellules peuvent se déposer sur d’autres organes de l’abdomen (ovaires, trompes, ligaments utérins, organes digestifs…) où elles provoquent une réaction inflammatoire, des lésions et des cicatrices. 

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Cette maladie peut être asymptomatique. Quand les symptômes sont présents, les personnes atteintes se plaignent notamment de douleurs qui peuvent être importantes et invalidantes. 

Un examen clinique et un interrogatoire de la patiente menés par un médecin généraliste ou un gynécologue, peuvent faire suspecter une endométriose. Mais le diagnostic d'endométriose est confirmé grâce à des examens radiologiques qui sont l’échographie en première intention et l’IRM en deuxième intention. 

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Quels sont les symptômes de l'endométriose ?

La douleur est le symptôme le plus fréquent. Ce sont des douleurs abdominales et pelviennes, plus fortes au moment des règles. Ce ne sont pas des douleurs qui disparaissent ou s'atténuent avec la prise d'un antalgique de palier 1 (paracétamol, ibuprofène). Elles sont généralement fortes et empêchent ou rendent difficiles les activités du quotidien. 

Les personnes atteintes d'endométriose peuvent aussi se plaindre de douleurs lors des rapports sexuels, au moment d'uriner ou d'expulser les selles.

D'autres symptômes peuvent être présents comme une fatigue chronique, des troubles digestifs caractéristiques du syndrome de l'intestin irritable, des douleurs rénales, etc. 

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Comment détecter l'endométriose ?

Selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), l’échographie pelvienne est l’examen de première intention pour le diagnostic de l’endométriose. L’échographie est un examen qui utilise les ultrasons pour visualiser les organes internes.

Cet examen d’imagerie doit être réalisé par un radiologue formé à l’endométriose. "Pour que l’échographie soit pertinente, elle doit être réalisée par un spécialiste - radiologue, gynécologue ou sage-femme - qui a une expérience dans les pathologies pelviennes de la femme et donc une bonne connaissance du pelvis", précise le Dr Millischer-Bellaiche. 

Comment se déroule une échographie pour diagnostiquer une endométriose ?

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Un examen en deux temps  

L’échographie permet de rechercher et de visualiser des lésions d’endométriose. Elle se fait généralement en deux temps. Le spécialiste commence par une échographie abdomino-pelvienne, c’est-à-dire que la sonde est passée sur le bas du ventre. "Cette première étape permet de faire un état des lieux grossier, on visualise notamment les reins", commente la radiologue. 

Pour obtenir une meilleure détection de certaines lésions d’endométriose, l’échographie se fait ensuite par voie endo-vaginale. La sonde de l’échographe est placée dans le vagin pour être au plus près des organes à observer, ce qui permet d’obtenir des images de très bonne qualité. 

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Toujours demander le consentement oral de la patiente

Pendant l’examen, la sonde est introduite assez profondément et le médecin va la positionner de façon différente pour bien regarder et contrôler les ovaires. Le consentement de la patiente est toujours demandé par voie orale avant l’introduction de la sonde dans le vagin. "Je ne commence jamais une échographie endo-vaginale sans l’autorisation orale de la patiente", insiste le Dr Millischer-Bellaiche. 

Cet examen est normalement indolore mais s’il déclenche une douleur, la patiente doit en avertir le médecin afin qu’il stoppe son geste mais aussi qu’il constate quelle zone est douloureuse. 

A noter que l’échographie endo-vaginale ne peut être réalisée chez les femmes n’ayant jamais eu de rapport sexuel. "Dans ce cas, on ne fait que l’échographie au travers de la paroi abdominale. Cependant, cet examen n’est pas optimal en cas de suspicion d’endométriose, c’est pourquoi l’IRM est systématiquement réalisée chez ces femmes", indique la spécialiste en pathologies pelviennes de la femme. 

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Durée de l’examen

L’échographie dure en moyenne 15 minutes. "Dans les cas les plus complexes, où il faut plus de temps pour bien visualiser les lésions, l’examen peut durer jusqu’à 20 minutes", fait remarquer la radiologue. 

Endométriose : quelle préparation avant une échographie ?

Les personnes qui doivent passer une échographie pour une suspicion d’endométriose doivent se présenter à l’examen avec la vessie pleine. 

S’il existe une atteinte digestive, une écho-endoscopie rectale doit être réalisée avec une préparation digestive (lavement) en amont. 

Quels sont les différents stades de l’endométriose ?

On parle désormais de trois formes d’endométriose. 

L’endométriose superficielle

L’endométriose superficielle correspond à la présence de cellules de l’endomètre à la surface du péritoine. 

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L’endométriose ovarienne

Elle se caractérise par la présence d’un kyste de l’ovaire (ou endométriome ovarien) dont le contenu est liquide et couleur chocolat. 

L’endométriose pelvienne profonde

L’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) correspond à des lésions infiltrées en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. Les lésions peuvent se trouver dans les ligaments utérosacrés (50% des cas), dans le cul de sac vaginal postérieur (15% des cas), l’intestin (20 à 25% des cas), la vessie (10% des cas) et les uretères (3%). Dans ce type d’endométriose, il peut parfois y avoir des lésions en dehors de la cavité pelvienne, à savoir dans le sigmoïde (dernière partie du côlon), le côlon droit, l’appendice et l’iléon (dernière partie de l’intestin grêle).  

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Il est important de rappeler que l’intensité de la douleur n’est pas liée au type d’endométriose. Une endométriose superficielle peut être très douloureuse. Aussi, une endométriose peut être indolore mais avoir des conséquences sur la fertilité

Est-ce que l’endométriose se voit à l’échographie ?

L’échographie permet de visualiser les lésions d’endométriose. Ces lésions peuvent se trouver dans l’utérus. "On peut détecter des cellules de l’endomètre dans le muscle utérin, le myomètre. On parle alors d'adénomyose", explique le Dr Anne-Elodie Millischer-Bellaiche. 

Durant l’échographie, le médecin peut également observer la présence de kystes sur les ovaires, évaluer l’aspect des ovaires et mesurer la réserve ovarienne en comptant le nombre de follicules par ovaire. Des malformations utérines peuvent aussi être repérées grâce à l’échographie. 

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Enfin, l’échographie peut permettre de diagnostiquer une endométriose pelvienne profonde

L’échographie ne peut pas détecter ou difficilement une endométriose superficielle (ou péritonéale). “Les lésions de l’endométriose superficielle sont des très petites localisations de sang, de la taille d’une tête d’épingle. Ce qui explique qu’elles soient difficiles à repérer”, indique la spécialiste. 

Quelle suite après l’échographie ?

Le diagnostic de l’endométriose peut être posé grâce à l’échographie. Le médecin peut s’arrêter à l’échographie avant la mise en place de traitements adaptés. Il peut aussi prescrire une IRM, examen de deuxième intention recommandé par la HAS dans le diagnostic de la maladie.

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Endométriose : quand faire une IRM ?

L’IRM est indiquée :

  • Pour un bilan pré-chirurgical car cet examen est plus précis que l’échographie ; 
  • Pour les femmes chez lesquelles on ne peut pas pratiquer d’échographie endo-vaginale ;
  • En cas de doute sur un kyste ;
  • Quand la symptomatologie n’est pas bien expliquée par l’échographie ;
  • En cas de fibromes utérins. “Les fibromes utérins atténuent les ultrasons”, fait savoir la radiologue. 

L’échographie pour le suivi de l’endométriose

L’échographie est aussi un examen utilisé pour le suivi des patientes atteintes d’endométriose. Elle permet notamment de suivre l’évolution des lésions et des kystes (taille, aspect…). 

Les médecins la prescrivent aussi si les symptômes s’aggravent ou en présence d’un kyste important. "Par exemple, une patiente qui présente un kyste de 4 cm doit être surveillée très régulièrement. On réalise une échographie tous les 6 mois pour vérifier la taille du kyste"

A noter qu’il n’y a pas de temporalité pour la réalisation des échographies chez les personnes souffrant d’endométriose. Elles peuvent être réalisées à n’importe quel moment du cycle menstruel.  La fréquence des échographies est définie par le gynécologue.


Sources
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