Le virus de la varicelle-zona augmente-t-il les risques de problème cardiovasculaire ?
Très répandu, la grande majorité des hommes a un jour été touchée par le virus de la varicelle-zona (VZV) généralement pendant l’enfance, sous la forme d’une varicelle. Le virus peut par la suite rester en dormance dans les cellules de l’organisme et se réactiver à l’occasion, générant un zona. D’après une étude, ces personnes sont aussi plus à risque de faire des problèmes cardiovasculaires.
D’après une étude réalisée par les scientifiques de l’Université de médecine de Harvard, les personnes ayant eu un zona, qui est une réactivation du virus de la varicelle, ont 30 % de risques supplémentaires de développer un problème cardiovasculaire sur le long terme.
Des données issues d’une cohorte de plus de 200 000 personnes
Les scientifiques se sont penchés sur les données d’une cohorte comptant près de 200 000 personnes. Des données issues du personnel de santé anglais - essentiellement des infirmières - inscrit à la première édition du NHS (National Health Service), dans les années 1970 et au NHS II, les années qui suivirent. "Au total, 79 658 femmes dans le NHS, 93 932 femmes dans le NHS II et 31 440 hommes dans le HPFS ont été inclus dans les analyses, soit au total 205 030 volontaires" écrivent les auteurs.
Un risque pendant douze ans après le début du zona
Les volontaires rapportent donc tous les deux ans, par le biais de questionnaires, leur état de santé et leurs maladies. Les scientifiques ont choisi les personnes ne présentant pas de problème cardiovasculaire et celles ayant renseigné l’année d’apparition d’un zona. En croisant ces données, les auteurs de l’étude se sont aperçus que 3 603 AVC et 8 620 incidents cardiovasculaires avaient eu lieu.
Ces pathologies ont été davantage retrouvées chez les personnes ayant auparavant déclaré un zona. En analysant les données, il existe un risque accru de 30 % d'AVC et de problèmes cardiovasculaires associés au zona, risque qui perdure jusqu’à 12 ans après la réactivation du virus VZV.
Un virus capable de générer de l’inflammation
Selon les chercheurs, l’explication de ce risque accru serait à chercher du côté du fonctionnement du virus VZV. En effet, il serait capable de générer de l’inflammation, en étant capable de se répliquer dans les cellules qui forment les artères. Un phénomène capable de fragiliser tout le système cardiovasculaire et ainsi de favoriser l'apparition d'AVC et d'autres pathologies cardiovasculaires.
Toutefois, l’une des limites de cette étude réside dans le fait que les données sont issues de personnes non vaccinées contre le zona. Les auteurs souhaitent désormais collecter de nouvelles données de patients vaccinés, afin de savoir si leurs premières conclusions s’appliquent toujours.