Grippe et Covid-19 : est-il risqué de recevoir deux vaccins en même temps ?
De nombreux Français sont éligibles à la double vaccination contre la grippe et le Covid-19. Mais est-elle sans risque ? Le point avec le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.
La campagne nationale de vaccination contre la grippe a débuté ce mardi. Une façon pour le gouvernement de protéger les Français les plus fragiles... C’est-à-dire tous ceux qui sont déjà invités à se faire vacciner contre le Covid. Mais n’y a-t-il aucun risque à reçevoir une double injection, contre le Covid-19 et contre la grippe ?
Double vaccination : seule une personne à risque sur deux l’envisage
D’après le site vaccination-info-service.fr, plusieurs études scientifiques ont montré que "l’administration de plusieurs vaccins en même temps (vaccins co-administrés) n’est absolument pas dangereuse pour le système immunitaire et ne compromet pas l’efficacité des vaccins."
Mais certains Français ne sont pas du même avis : selon une enquête de Santé Publique France, publiée plus tôt en début de mois, seule une personne à risque sur deux envisage de recevoir simultanément les deux vaccins. Et pour cause : certains craignent la survenue d’effets indésirables (fièvre, douleur, rougeur, fatigue…).
Des craintes partagées avec certains médecins.
"J'ai trop peur que mes patients les plus fragiles vivent l'enfer après une co-vaccination grippe / Covid-19", témoigne un médecin généraliste toulousain auprès de La Dépêche du Midi.
Le Dr Kierzek, de son côté, se veut rassurant.
"Il n’a jamais été prouvé qu’une co-vaccination augmentait les effets secondaires, qui sont, au passage, mineurs. Les enfants qui reçoivent 3 vaccins en même temps en sont la preuve : ils le supportent généralement très bien. Recevoir une double injection n’est donc pas plus risqué. Les autorités envisagent même la commercialisation d’un vaccin combiné - mixant grippe et Covid."
Double vaccination : qui est concerné ?
Il s’agit des personnes de plus de 65 ans (plus de 60 ans pour le vaccin anti-Covid), des personnes souffrant d’obésité sévère (IMC supérieur à 40), des femmes enceintes ou encore des patients immunodéprimées ou atteints de certaines maladies chroniques (diabète, maladie de Crohn, Maladie de Parkinson, lupus, insuffisance veineuse chronique…).
Rappel Covid : des modalités d'injection précises
Pour la population visée par un nouveau rappel anti-covid, la Haute Autorité de Santé a rappelé les modalités d'injection.
- La dose de rappel doit être administrée : Dès 3 mois après la dernière injection ou infection pour les personnes âgées de 80 ans et plus, ainsi que pour les résidents en EHPAD et en USLD et les personnes sévèrement immunodéprimées, quel que soit leur âge ;
- Dès 6 mois après la dernière injection pour toutes les autres personnes éligibles. En cas d’infection récente au SARS-Cov2, le rappel est recommandé dès 3 mois après l’infection, en respectant un délai minimal de 6 mois après la dernière injection. Le rappel devra être réalisé préférentiellement avec un vaccin adapté, quel que soit le ou les vaccins utilisés précédemment.
- Pour les personnes de moins de 30 ans, il est recommandé d’utiliser le vaccin adapté Pfizer.