Variole du singe : la vaccination ouverte aux populations à risque
La Haute autorité de santé recommande l’ouverture de la vaccination contre la variole du singe aux populations à risque, notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et qui sont multi-partenaires. On fait le point sur cette annonce avec Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.
Le 8 juillet, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu son avis concernant la vaccination préventive contre la variole du singe, pour les populations à risque.
Vacciner proposée aux groupes les plus exposés
Alors que la vaccination était jusqu’à présent effectuée en post-exposition pour les cas contacts, la HAS recommande désormais de proposer la vaccination en prévention aux groupes les plus exposés au virus : "les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans qui sont multipartenaires, les personnes en situation de prostitution, les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle".
La HAS n’oublie pas les soignants et indique "qu’ elle peut être envisagée au cas par cas pour les professionnels amenés à prendre en charge les personnes malades". Une recommandation partagée par le ministère de la Santé, car en effet, "la maladie touche dans 99 % des cas des hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes ou étant multipartenaires" rappelle le Dr Gérald Kierzek.
Un vaccin connu depuis longtemps
Le vaccin utilisé contre la variole du singe est le même que celui de la variole classique. Pour le Dr Gérald Kierzek, "c’est un vaccin connu depuis longtemps, il est sûr : rappelons que l’on vaccinait contre la variole jusque dans les années 1980".
Aujourd’hui, c’est un vaccin de 3e génération qui ne contient pas de virus de la variole, et pour obtenir un schéma vaccinal complet, il faut recevoir deux doses à 28 jours d’écart, cela peut aller jusqu’à trois dans certains cas particuliers, comme les personnes immunodéprimées, par exemple. Reste la question de la disponibilité des doses : y en aura-t-il en quantité suffisante pour toutes les personnes concernées ?
Rappelons que l’Europe a commandé il y a quelques semaines, environ 100 000 doses de vaccins, un nombre insuffisant pour vacciner tous ceux qui en auraient besoin.