Alzheimer : L’agence du médicament suspend un traitement par patch lié à des essais cliniques sauvages
Jeudi, l’agence nationale du médicament (ANSM) a suspendu l'utilisation d’un patch illégal, testé sur des centaines de malades atteints de Parkinson et d'Alzheimer.
Jeudi, l'ANSM a décidé de suspendre la publicité et l’exploitation par la société Sodeval du produit ImuPatch, supposé prévenir et traiter plusieurs maladies neurologiques comme Parkinson, Alzheimer ou encore la sclérose en plaques.
350 patients traités dans le cadre d'essais cliniques sauvages
Le patch en question, baptisé ImuPatch, permettrait de prévenir, selon la société Sodeval, "de nombreuses maladies dites auto-immunes principalement neurodégénérative".
Sur son site, sur Linkedin et via l’envoi de mailings, l'entreprise affirme que son patch transdermique - composé de Valentonine et de 6-Méthoxy-Harmalan, deux molécules proches de la mélatonine - peut traiter de façon préventive et curative :
"La maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer, la Sclérose en Plaques, la maladie à corps de Lewy, la maladie de Charcot, l'épilepsie, les troubles du Sommeil, troubles psychotiques (Schizophrènes, Dépressions nerveuses…), les insuffisances thyroïdiennes, les myopathies, tous les cancers à titre préventif et curatif, les diabètes de types I et II, les maladies dues à une déficience immunitaire : SIDA, maladies inflammatoires, etc.".
En parallèle de ces allégations, le fonds Joséfa avait mené en septembre 2019, un essai clinique sauvage sur plus de 350 personnes vulnérables auxquelles avait été administré ledit patch... en échange duquel elles avaient reçu un chèque d'une valeur comprise "entre 1000 et 2 500 euros".
L'ANSM met fin à l’exploitation et à la publicité du produit
Un excercice illégal, piloté au sein de l'abbaye de Sainte-Croix (Poitiers) par le professeur Henri Joyeux, une personnalité décriée par la communauté scientifique pour ses positions anti-vaccins - et par le professeur Jean-Bernard Fourtillan, dirigeant de la Société d’exploitation de la valentonine (Sodeval SAS) à l’origine du brevet sur le patch cutané.
L'ANSM a, de fait, décider de prendre une décision de police sanitaire "afin d’empêcher l’exploitation et la publicité du produit ImuPatch par la société Sodeval".
"Aucune autorisation de mise sur le marché, ni même aucun visa préalable pour la publicité, pourtant prévus par le Code de la santé publique, n’a été accordé par l’ANSM à la société Sodeval pour le produit Imupatch. Les patients visés, atteints de pathologies graves, dont l’état de santé peut par ailleurs représenter une vulnérabilité accrue, doivent être pris en charge avec des traitements éprouvés, dont les bénéfices et les risques ont été évalués par les autorités sanitaires", souligne-t-elle.
De sérieux risques pour la santé
"L’absence de garantie quant à la provenance, la qualité, l’efficacité et la sécurité de ce patch en dehors du circuit pharmaceutique représente des risques pour la santé des patients", souligne encore l'agence, dans un communiqué.
En effet, les deux molécules utilisées, proches de la mélatonine, présentent des effets secondaires non négligeables.